
Les autorités russes annoncent avoir identifié la seconde kamikaze impliquée dans les attentats du métro de Moscou, qui ont causé la mort de 40 personnes le 29 mars. Il s'agit d'une femme de 28 ans originaire du Daguestan, dans le Caucase russe.
AFP - La Russie a identifié une jeune femme de 28 ans, originaire du Daguestan, république instable du Caucase russe, comme étant la deuxième kamikaze des attentats du métro de Moscou qui ont fait 40 morts la semaine dernière.
"La terroriste qui a déclenché sa ceinture d'explosifs dans la station de métro Loubianka était Mariam Charipova, née en 1982", a déclaré à l'AFP un porte-parole des services spéciaux (FSB, ex-KGB).
Selon le Comité antiterroriste russe qui coordonne les actions de plusieurs ministères et est présidé par le directeur du FSB Alexandre Bortnikov, la jeune femme était originaire du village de Balakhani au Daguestan et était l'épouse d'un chef des rebelles de cette république caucasienne, Magomedali Vagapov, a indiqué l'agence Interfax.
Les enquêteurs n'ont pas précisé si ce dernier était toujours vivant.
Le journal d'opposition Novaïa Gazeta avait publié le 2 avril un entretien avec le père de cette jeune femme, Rassoul Magomedov. Il y racontait avoir reconnu sa fille en voyant des photos de la kamikaze qui avaient été publiées sur internet.
Mariam Charipova ne porte pas le même nom que son père car selon la tradition daguestanaise, le nom de famille est formé sur la base du prénom du grand-père.
La jeune femme était depuis 2006 professeur d'informatique dans une école daguestanaise après avoir fait des études supérieures de mathématiques et de psychologie, expliquait son père dans cette interview.
"Nous ne pouvons même pas supposer comment elle s'est retrouvée à Moscou. Oui, elle était dévote, mais elle n'a jamais exprimé de convictions radicales", déclarait-il.
Il y racontait également que sa famille avait été à plusieurs reprises dans le collimateur de la police, son fils ayant notamment été accusé de liens avec la rébellion.
M. Magomedov avait lui-même été interrogé début mars par les autorités sur le mariage de sa fille avec un des chefs des rebelles du Daguestan, dont il n'était pas au courant.
"J'ai demandé à ma fille le jour même si c'était vrai, mais elle m'a dit n'avoir aucun lien avec le maquis et qu'elle ne se marierait jamais sans me demander l'autorisation", relatait-il dans Novaïa Gazeta.
Les autorités russes avaient déjà indiqué vendredi avoir identifié une adolescente née en 1992 et originaire du Daguestan comme la kamikaze de la station de métro Park Koultoury.
Djanet Abdourakhmanova était la veuve du combattant rebelle Oumalat Magomedov, tué lors d'une opération spéciale le 31 décembre, et aurait décidé de se "sacrifier" pour venger son mari, avait raconté le même jour le quotidien russe Kommersant.
Les autorités n'avaient en revanche pas confirmé des informations de presse rapportant que la deuxième kamikaze était vraisemblablement Markha Oustarkhanova, originaire de Tchétchénie et âgée de 20 ans, elle aussi veuve d'un rebelle tué en octobre 2009.
Le double attentat suicide du 29 mars à Moscou, qui a fait au total 40 morts, a été revendiqué par le leader rebelle Dokou Oumarov qui se fait appeler "Emir du Caucase".
Dans une vidéo diffusée mercredi dernier, le chef rebelle, en treillis et longue barbe, avait expliqué qu'il s'agissait d'"un acte de vengeance" pour une opération spéciale menée par les forces de l'ordre russes le 11 février en Ingouchie et avait promis de nouveaux attentats.
Le même jour, une autre double attaque suicide avait fait 10 morts à Kizliar, au Daguestan. Puis plusieurs explosions ont retenti dans les jours suivants. Lundi, c'est en Ingouchie, république voisine du Daguestan, qu'un kamikaze a tué deux policiers.