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L'armée traque les Tigres tamouls dans le Mullaittivu

Après avoir pris le contrôle de la ville de Kilinochchi, le fief des Tigres tamouls, l'armée sri-lankaise a lancé une offensive dans la région de Mullaittivu, où se concentrent désormais les forces du groupe rebelle.

AFP - L'armée du Sri Lanka, qui s'est emparée vendredi de Kilinochchi, la "capitale" politique des rebelles tamouls dans le nord du pays, poursuivait samedi son offensive dans la district de Mullaittivu où les Tigres se sont repliés, selon l'armée.

Le ministère de la Défense a indiqué samedi que l'armée avançait vers le district de Mullaittivu qui abrite des infrastructures militaires des rebelles.

"La bataille de Mullaittivu a déjà commencé", a indiqué le ministère dans un communiqué.

L'avancée de l'armée sri-lankaise a été soutenue samedi par des hélicoptères MI-24 qui ont mené des bombardements, en deux raids distincts, a indiqué un porte-parole de l'armée. Dix raids de ce type ont été menés vendredi, a-t-il précisé.

L'armée avance également au nord de Kilinochchi pour tenter de reprendre la Passe des Eléphants, une zone stratégique prise par les Tigres tamouls en avril 2000, a également précisé le ministère.

Cette passe se situe à l'entrée de la péninsule de Jaffna, où se trouvent environ 500.000 habitants et de nombreux militaires gouvernementaux, ravitaillés par avion et par la mer, la route d'accès étant contrôlée par les rebelles.

L'armée a sommé la guérilla séparatiste de se rendre, sans quoi elle serait écrasée cette année au terme de 37 ans de conflit.

"C'est une victoire sans précédent pour l'ensemble de la nation", a affirmé vendredi le président sri-lankais Mahinda Rajapakse dès l'annonce de la chute de Kilinochchi après des mois de combats acharnés entre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) et les troupes de Colombo.

"Pour la dernière fois, je dis aux LTTE de déposer les armes et de se rendre", a-t-il martelé.

Les Tigres ont reconnu avoir perdu Kilinochchi.

Les Etats-Unis ont appelé vendredi les deux parties au dialogue. Washington aimerait "voir le gouvernement sri-lankais et l'opposition tamoule entamer des discussions pour répondre aux questions légitimes posées par les Tamouls", a déclaré un porte-parole du département d'Etat.

La prise de Kilinochchi consacre une offensive lancée en mars 2007 et couronnée par un coup de boutoir ces dernières semaines, s'est félicité le chef de l'armée de terre, le général Sarath Fonseka.

Selon lui, 1.500 Tigres ont été tués dans le cadre de cette offensive.

Il reste aux Tigres une zone de 40 km de long sur 40 km de large dans le département côtier de Mullaittivu, abritant des infrastructures militaires, a admis l'armée.

Mais en perçant les dernières poches de résistance à Kilinochchi, le gouvernement espère démanteler le "mini-Etat" tamoul dans le nord.

Depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et du nord-est du Sri Lanka, un pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Au moins 70.000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit, dont des milliers depuis le regain des violences fin 2005, après l'élection du président nationaliste Mahinda Rajapakse.