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La Chine ne ferme pas la porte à une série de sanctions contre Téhéran

Le groupe des six pays en charge du dossier nucléaire iranien, auquel participent la Chine et la Russie, ont accepté de négocier les termes d'une résolution de l'ONU portant sur de nouvelles sanctions contre l'Iran.

REUTERS - Six grands pays, y compris la Russie et la Chine, sont convenus de mettre au point une nouvelle série de sanctions à l'encontre de l'Iran en raison
de son programme nucléaire dans les prochains jours, a annoncé mercredi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Les Etats-Unis et certains pays occidentaux soupçonnent fortement l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, mais Téhéran dit ne développer qu'un programme atomique civil.

Clinton était interrogée par la presse sur une conférence téléphonique qui s'est tenue mercredi entre les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne.

Le groupe "continue d'être uni", a poursuivi Clinton. "Il y aura de nombreuses consultations non seulement parmi les six mais également parmi les autres membres du Conseil de sécurité et les autres pays membres dans les prochaines semaines",
a-t-elle ajouté.

La représentante américaine à l'Onu, Susan Rice, a confirmé qu'un accord avec la Chine avait été trouvé au cours de la conférence téléphonique.

"La Chine a accepté de s'asseoir et d'entamer de sérieuses négociations ici à New York avec les autres (du groupe des six), (...) en guise de première étape avant d'obtenir l'accord de l'ensemble du Conseil de sécurité sur un régime de sanctions à
l'encontre de l'Iran", a dit Rice dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNN.

"C'est un progrès mais les négociations doivent encore commencer", a-t-elle ajouté. "Nous échangeons nos points de vue sur les éléments qui doivent se trouver dans la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu."

Le président Barack Obama a indiqué mardi qu'il souhaitait qu'une résolution soit adoptée dans les prochaines semaines.

La base des négociations, déclarent des diplomates, sera la proposition américaine de sanctions sur laquelle Washington s'est entendu avec ses trois alliés européens - Grande-Bretagne, Allemagne et France - et que les Américains ont transmise aux
Russes et aux Chinois voici un mois.

Pékin déçu par l'absence de réponse iranienne ? 

Lentement, avec réticences, la Chine s'est rangée au côté des autres puissances impliquées dans les négociations sur l'Iran, en soutenant à son tour l'idée de sanctions des Nations unies contre Téhéran, mais Pékin souhaite que de telles nouvelles mesures restent mesurées, ont déclaré des diplomates.

La Russie et la Chine ont, ces derniers temps, appelé l'Iran à accepter l'offre des Occidentaux de transférer ses stocks d'uranium faiblement enrichi en Russie et en France, afin qu'ils y soient traités en vue d'être rapatriés en Iran pour un réacteur de recherche, qui produit des isotopes médicaux.

Selon des diplomates occidentaux, Pékin et Moscou n'ont pas reçu de réponse claire des Iraniens, et cela est l'une des raisons qui ont conduit la Chine à accepter de négocier les termes d'une résolution des Nations unies sur de nouvelles sanctions.

"La Chine a déclaré qu'elle était sur la même longueur d'ondes que la Russie", a déclaré un diplomate, en parlant des consultations intervenues mercredi.

Les quatre puissances occidentales voudraient qu'une résolution soit adoptée en avril, avant la tenue d'une conférence des Nations unies sur la non prolifération nucléaire,
prévue au mois de mai, mais elles reconnaissent que les négociations vont sans doute traîner en longueur jusqu'en juin au moins.

La Maison blanche a dit de son côté avoir bon espoir de pouvoir coopérer avec la Chine pour exercer de fortes pressions sur l'Iran sur le dossier nucléaire.

"Les Chinois savent qu'il n'est pas dans leur intérêt qu'intervienne une course aux armements au Proche-Orient et nous avons bon espoir de pouvoir coopérer avec eux pour exercer une forte pression sur l'Iran", a dit le porte-parole de la Maison
blanche, Bill Burton.