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Nationalisée lors de la crise financière en 2009, la banque Anglo Irish Bank essuie la perte la plus importante jamais enregistrée par une entreprise irlandaise.
AFP- La banque irlandaise Anglo Irish Bank, qui avait été nationalisée début 2009, a annoncé mercredi avoir essuyé une perte nette de 12,7 milliards d'euros sur son exercice bouclé fin décembre, un montant record dans l'histoire des entreprises irlandaises.
L'exercice 2009, qui a duré exceptionnellement 15 mois (d'octobre 2008 au 31 décembre dernier), le groupe ayant modifié la date de clôture de ses résultats, s'est soldé par une perte nette de 12,7 milliards d'euros, contre un bénéfice de 664 millions lors de l'exercice précédent.
Cette perte abyssale, la plus importante jamais subie par une entreprise en Irlande d'après les médias locaux, est due à d'énormes provisions pour dépréciations, liées à des prêts risqués accumulés avant la crise du crédit.
Ces provisions se sont élevées à 15,1 milliards d'euros sur l'exercice, une somme colossale qui reflète l'effondrement de la valeur du portefeuille de crédit du groupe depuis la crise financière.
L'Etat avait nationalisé la banque en janvier 2009. Mardi, le ministre des Finances Brian Lenihan a annoncé que le groupe serait le principal bénéficiaire d'un plan de sauvetage massif, qui donnera à l'Etat le contrôle total ou partiel de cinq des plus grands établissements bancaires du pays, via l'injection de milliards d'euros de capitaux publics.
Dans le cadre de ce plan, l'Etat irlandais versera 8,3 milliards d'euros à l'Anglo Irish Bank, mais M. Lenihan a prévenu qu'elle pourrait nécessiter une injection supplémentaire d'environ 10 milliards d'euros.
Ces capitaux sont nécessaires pour renforcer les fonds propres du groupe, asséchés par ses lourdes dépréciations.
La banque a prévu de transférer un total de 36 milliards d'euros de créances pourries à la NAMA, la banque de défaisance mise en place par l'Irlande pour délester ses banques de leurs actifs toxiques. Mais la NAMA va racheter ces prêts avec une importante décote, ce qui devrait entraîner de nouvelles pertes pour la banque.
"Les résultats 2009 reflètent les erreurs coûteuses en matière de crédit que la banque a commises par le passé", a admis le président du groupe bancaire, Donal O'Connor, qui quittera son poste en juin prochain.
"Notre objectif désormais est de trouver les meilleures solutions pour surmonter l'impact des erreurs du passé, et devenir un élément constructif au sein d'un système bancaire irlandais réformé et modernisé", a-t-il ajouté.
Il a rappelé que le gouvernement avait rejetté l'option d'une liquidation de la banque, et privilégiait sa séparation en deux entités, l'une qui regrouperait ses actifs non viables, et serait progressivement liquidée, et l'autre, "New Anglo", qui poursuivrait ses activités saines, soit de façon autonome, soit à l'intérieur d'un autre groupe.
Ce mercredi, la Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur les aides publiques versées à la banque nationalisée, et sur son plan de restructuration
Elle devra subir "une restructuration approfondie qui corrigera efficacement les faiblesses du modèle d'entreprise passé et qui garantira un avenir durable sans le soutien continu de l'Etat", a déclaré le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia.