
Malgré la chute de la livre, les Britanniques s'opposent à l'adoption de la monnaie unique. Tout comme Downing Street, qui a dû démentir les affirmations de José Manuel Barroso selon lesquelles Londres était en train d'y réfléchir.
AFP - Une large majorité des Britanniques restent hostiles à l'euro, 71% d'entre eux se prononçant contre l'adoption par la Grande-Bretagne de la monnaie européenne qui fête ses dix ans en ce début 2009, selon un sondage publié jeudi.
Seulement 23% des personnes interrogées se sont déclarées favorables à l'adoption de l'euro par Londres, selon ce sondage réalisé par l'institut ICM pour la BBC Radio Four.
Les sondés restent généralement insensibles à la dégringolade récente du cours de la livre, qui s'est fortement rapprochée de la parité avec la monnaie européenne cette semaine.
La livre sterling a atteint 1,02 euro au début de la semaine, un niveau jamais vu depuis l'introduction de la monnaie européenne.
Mais pour 69% des sondés, la chute de la livre n'est pas une raison suffisante pour que la Grande-Bretagne rejoigne la zone euro, et 14% d'entre eux considèrent même que le renforcement relatif de l'euro par rapport à la livre est un argument de plus contre l'adoption de la monnaie européenne.
Le gouvernement britannique a affirmé début décembre qu'il n'avait pas changé de position vis à vis de la monnaie unique, après que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso eut affirmé que "les gens qui comptent au Royaume Uni (étaient) en train de réfléchir" à une éventuelle adoption de l'euro.
Le ministre britannique du Commerce Peter Mandelson, ancien commissaire européen au Commerce, avait alors précisé que l'adoption de l'euro restait un objectif à long terme pour Londres. Mais "ce n'est pas pour maintenant", avait-il tranché.
Les conservateurs, principal parti d'opposition, en tête dans les sondages devant le Labour de Gordon Brown, ont averti jeudi qu'ils ne permettraient pas l'adoption de l'euro s'ils étaient au pouvoir.
"Un gouvernement conservateur mené par David Cameron n'aurait pas de ministre qui pourrait dire à Bruxelles que l'on serait mieux sans la livre et qui aurait pour objectif d'adopter l'euro un jour", a déclaré le porte-parole du parti pour les Affaires étrangères, William Hague, au tabloïd Daily Mail paru jeudi.
"Nous n'adopterions jamais l'euro", a-t-il affirmé, cité par le journal.
La zone euro compte depuis le 1er janvier 2009 16 pays avec l'adoption de la monnaie européenne par la Slovaquie.
ICM a interrogé par téléphone entre le 19 et le 21 décembre un échantillon de 1.000 adultes.