
À Mexico, la secrétaire d'État américaine Hillary Cliton a assuré que le Mexique et les États-Unis devaient assumer conjointement la lutte contre le trafic de drogue. Depuis 2007, la guerre des cartels a fait plus de 15 000 morts au Mexique.
AFP - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a confirmé mardi à Mexico la volonté des Etats-Unis et du Mexique de renforcer encore leur coopération dans la lutte contre les cartels de la drogue.
"Il n'y a aucun doute, ils combattent nos deux gouvernements", a-t-elle dit des cartels au cours d'une rencontre bilatérale à un haut niveau, avant un tête-à-tête avec le président mexicain Felipe Calderon dont Washington "soutient fermement la courageuse campagne" contre les trafiquants, a-t-elle souligné.
Mme Clinton était accompagnée du secrétaire à la Défense Robert Gates, de l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes des Etats-Unis, et de la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.
"C'est une des équipes les plus impressionnantes envoyées dans une réunion à l'étranger pendant ce gouvernement", ce qui souligne "la priorité" que le président Barack Obama accorde à la "relation avec le Mexique", a déclaré Mme Clinton.
"Les Etats-Unis et le Mexique ont les relations bilatérales les plus étroites au monde", a-t-elle insisté, en entamant les entretiens fermés aux médias.
Mme Clinton est venue relancer la coopération dans la lutte contre les cartels, une semaine seulement après les meurtres d'une employée américaine du consulat américain et de son mari, américain lui aussi, à Ciudad Juarez, à la frontière du Mexique, face à El Paso, au Texas.
C'est la ville du pays connaissant le plus grand nombre de meurtres, avec plus de 2.600 morts en 2009, et l'attaque ayant visé des représentants des Etats-Unis au Mexique était sans précédent.
Washington n'exclut cependant pas que le couple américain et le mari mexicain d'une autre employée du consulat aient été des victimes collatérales de la guerre entre les cartels pour le contrôle du trafic et de l'approvisionnement du marché américain, premier client mondial des trafiquants de cocaïne.
Cette guerre a fait plus de 15.000 morts ces trois dernières années au Mexique.
Les dernières semaines ont été particulièrement meurtrières, avec plus de 100 morts le week-end du 14 mars, en particulier à Ciudad Juarez, mais aussi à Acapulco, la grande station balnéaire de la côte sud, sur l'océan Pacifique.
Comme M. Obama, Mme Clinton avait déjà reconnu l'an dernier la "responsabilité partagée" des Etats-Unis dans le trafic de drogue, d'armes et d'argent sale entre les deux pays.
Mardi, elle a confirmé une volonté mutuelle d'intensifier "ensemble" la lutte contre les cartels et affirmé que Washington "renforce" très fortement la législation contre les ventes d'armes illégales.
Lundi soir, les deux présidents Obama et Calderon étaient convenus au téléphone de leur "désir mutuel de travailler ensemble à la sécurité des citoyens des deux pays de chaque côté de la frontière commune", longue de 3.000 km.
Mme Clinton a insisté sur la nécessité de prolonger le programme américain de "l'Initiative de Merida", voté en 2008 pour intensifier la coopération dans la lutte antidrogue avec le Mexique, les autres pays d'Amérique centrale et les Caraïbes.
Merida prévoit une aide de 1,6 milliard de dollars en trois ans à la région, dont plus de 1,3 milliard au Mexique. Le gouvernement Obama a proposé au Congrès de fournir 410 millions en 2011, dont 310 millions pour le Mexique.
Il faut aller au-delà de la lutte contre les cartels, a dit Mme Clinton dans une conférence de presse commune avec son homologue mexicaine Patricia Espinosa.
On doit "renforcer les institutions, créer la frontière du XXIe siècle, et construire des communautés plus fortes, qui puissent résister à l'influence des cartels", a-t-elle martelé.