
Les 16 pays de la zone euro se rapprocheraient d'un compromis pour aider, aux cotés du FMI, Athènes à surmonter son déficit. Depuis plusieurs semaines, Paris et Berlin peinent à s'entendre sur les moyens à mettre en œuvre pour secourir la Grèce.
AFP - Les pays de la zone euro se rapprochent d'un compromis pour surmonter leur différend sur la Grèce, qu'ils pourraient aider aux côtés du FMI à surmonter sa crise, tout en s'engageant, à la demande de l'Allemagne, à durcir à l'avenir leur discipline budgétaire.
Une source diplomatique européenne a déclaré mardi soir à l'AFP que les seize pays utilisant la monnaie commune étaient "proches" d'un accord en ce sens.
Celui-ci devrait être finalisé et annoncé jeudi matin à Bruxelles au cours d'un sommet des dirigeants des pays de la zone euro, juste avant une réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement de l'ensemble de l'Union européenne, selon cette source bien informée.
Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a fait savoir qu'il "envisageait" un tel sommet de la zone euro, réclamé par l'Allemagne et l'Espagne notamment.
Le compromis, principalement négocié par l'Allemagne et la France, prévoit que Berlin accepte la mise en place d'un mécanisme de soutien financier pour les pays de la zone euro en grande difficulté, auquel pourrait avoir recours la Grèce.
Berlin s'y refusait jusqu'ici, estimant que cela pourrait créer un mauvais précédent. Cette fermeté de l'Allemagne a mis à mal la cohésion de la zone euro ces derniers jours.
Toutefois, "l'aide de la zone euro ne viendrait qu'en complément de prêts du Fonds monétaire international (FMI)", a souligné cette source. "Il s'agit donc d'une aide mixte où le FMI jouerait un rôle central", a-t-elle ajouté.
Ce point constitue une concession à l'Allemagne qui, plutôt hostile à une solution européenne, privilégiait ces derniers jours l'intervention du FMI.
A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué mardi pendant une réunion de son groupe parlementaire être prête à accepter une solution de compromis qui verrait des Etats européens compléter sur une base volontaire des prêts à Athènes du Fonds monétaire international, selon des participants à la rencontre.
De même, dans les négociations en cours, Berlin insiste pour que les pays de la zone euro s'engagent à durcir à l'avenir le mécanisme existant de discipline budgétaire dans l'UE, le Pacte de stabilité, avec des sanctions qui pourraient être prises plus facilement à l'encontre des pays trop laxistes.
"C'est dans cette direction qu'on va", a indiqué la source diplomatique.
Dans ce contexte, l'heure semble être à l'apaisement entre Paris et Berlin sur la Grèce. "On travaille vraiment activement avec l'Allemagne pour apporter une solution au problème, qui satisfasse nos amis allemands et les objectifs de solidarité au sein de la zone euro", souligne une source gouvernementale française.
Pour ce qui concerne les contreparties réclamées par Berlin en échange de son feu vert à une aide à Athènes, "les Allemands veulent simplifier la procédure actuelle très lourde sur les déficits excessifs des pays de la zone euro", explique la source diplomatique européenne.
"Ils souhaiteraient que des sanctions puissent s'appliquer de manière plus automatique pour les pays enfreignant trop longtemps les règles", a souligné même source.
Ces sanctions iraient "jusqu'au retrait des droits de vote" des pays membres au cours des réunions ministérielles européennes à Bruxelles et il serait plus facile d'infliger des amendes.
Le quotidien allemand Die Welt à paraître mercredi affirme que le projet de déclaration des Etats de la zone euro, appelée à être publiée jeudi, fera aussi mention d'une possible modification du traité de l'UE pour durcir la discipline budgétaire. Une allusion à la volonté de Berlin de pouvoir exclure à l'avenir, le cas échant, un Etat de la zone euro.