Les observateurs internationaux, présents au Soudan en vue des élections législatives et présidentielle d'avril, se sont attirés les foudres du président soudanais après avoir évoqué un éventuel report du vote pour des raisons logistiques.
REUTERS - Le président soudanais, Omar Hassan al Bachir, a menacé lundi d'expulser les observateurs internationaux des élections présidentielle et législatives pour avoir dit que le scrutin d'avril pourrait devoir être retardé.
"Nous avons amené ces organisations de l'extérieur pour observer les élections, mais si elles demandent à ce qu'elles soient reportées, nous les expulserons", a dit Bachir à la télévision publique soudanaise.
"Nous voulons qu'ils voient les élections libres et démocratiques, mais s'ils s'ingèrent dans nos affaires, nous leur couperons les doigts, les mettrons sous nos chaussures et les jetterons", a-t-il ajouté. La seule mission d'observation internationale demeurant au Soudan pour une longue période a déclaré la semaine dernière que le premier scrutin véritablement multipartite au Soudan depuis 24 ans pourrait devoir être reporté en raison de problèmes logistiques, des milliers de personnes ne figurant pas sur les listes électorales.
Dans un rapport d'étape, le Centre Carter, fondé par l'ancien président américain Jimmy Carter, estime que les élections sont menacées "sur plusieurs fronts". Il invite le Soudan à lever les restrictions sur les rassemblements et à mettre fin aux combats au Darfour avant de tenir le scrutin.
Les élections sont prévues par l'accord de paix de 2005 qui a mis fin à plus de vingt ans de guerre civile dans le Nord et le Sud du pays. Elles doivent débuter le 11 avril.
De nombreux partis d'opposition ont réclamé un report des élections en disant que le Soudan a besoin de temps pour adopter des réformes démocratiques.