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Les syndicats satisfaits de l'ampleur de la mobilisation

Les salariés français étaient appelés à une journée de grève, ce mardi, pour défendre l'emploi et les retraites. À Paris, 60 000 personnes ont défilé, selon la CGT. Les syndicats se disent "agréablement surpris" par l'ampleur du mouvement.

Des centaines de milliers de personnes ont défilé, ce mardi, dans toute la France pour protester contre la politique sociale du gouvernement français.

Deux jours après la cinglante défaite de la droite aux régionales, la plupart des syndicats (CFDT, CGT, FO, FSU, Unsa, Solidaires) ont appelé les salariés du privé et du public à faire grève et à manifester contre les réformes adoptées par le gouvernement français.

À la mi-journée, les chiffres de la mobilisation dans le secteur public étaient globalement inférieurs à ceux de la précédente journée de manifestations, le 19 mars 2009. Dans la fonction publique d’État, notamment, le taux de participation s’élevait à 17 %, contre 26 % en mars 2009, selon le ministère. Dans l’Éducation nationale, 22 % des enseignants seraient en grève, avec une mobilisation particulièrement forte des enseignants du primaire.

Du côté des transports, le taux de grévistes à la SNCF était estimé à 28 % par la direction, et à 32 % par la CGT. Dans la majorité des agglomérations, le trafic des bus et des tramways était "normal ou quasi-normal", selon l’Union des transports publics. Les fonctionnaires de justice ayant particulièrement bien suivi le mouvement de grève, la quasi-totalité des audiences ont dû être suspendues au palais de Justice de Paris.

Dans toute la France, près de 180 manifestations étaient prévues. Le défilé de Paris est parti de la place de la République à 14 heures. Au nombre de 60 000 selon la CGT, les manifestants ont scandé "Tous ensemble" puis "Résistance pour le service public, résistance pour les salaires, résistance pour les retraites". Aucun chiffre concernant le nombre de participants n'était disponible en début d'après-midi, ni du côté des organisateurs, ni du côté de la police. Mais Bernard Thibault, le patron de la CGT, s'est d'ores et déjà félicité de l'ampleur du mouvement : "C'est une mobilisation plutôt bonne, compte-tenu de l'absence de communication des médias auprès du public sur la journée d'action (en raison des échéances électorales), et de certains éléments de division syndicale".

En province, des manifestations ont déjà eu lieu. Entre 8 000 et 10 000 personnes ont ainsi défilé dans les rues de Nantes, selon la police, et près de 10 000 à Lyon.
"Multiplication des plans sociaux et souffrance au travail"
Si cette journée de mobilisation interprofessionnelle intervient juste après les régionales, le rendez-vous avait été pris au soir du sommet social du 15 février à l'Élysée, où syndicats et patronat s’étaient retrouvés à l’invitation de Nicolas Sarkozy, dans le but de convenir de mesures pour soulager les victimes de la crise et d’établir l’agenda social de l’année. Les syndicats avaient alors regretté que Nicolas Sarkozy se soit "limité à annoncer une série de rendez-vous", fin mars et courant avril, sur l'emploi, la situation des fonctionnaires et les retraites.
Si la CFDT et l’Unsa veulent avant tout concentrer leurs revendications sur les questions d’emploi, de pouvoir d’achat et de conditions de travail, d’autres syndicats, comme la CGT et la FSU, veulent profiter de la mobilisation de ce mardi pour amorcer la défense des régimes de retraite. Un dossier pour le moins sensible qui, aux dires du Premier ministre, François Fillon, reste inscrit à l’agenda social de 2010.
Pour expliquer ce mouvement de grève, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a dénoncé un climat social "explosif" dû à "la multiplication des plans sociaux et à la souffrance au travail".

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