Google a décidé de rediriger tous les internautes voulant accéder à son site chinois vers son site basé à Hong-Kong, mettant de facto fin à la censure que le moteur de recherche pratiquait jusque-là dans le pays.
Google.cn n’est plus, vive Google.com.hk ! Après trois mois de bagarre entre le géant de l’Internet et les autorités chinoises, celui-ci a décidé d’arrêter les frais et de ne plus censurer les résultats des requêtes formulées par les internautes chinois.
itL’adresse chinoise du moteur de recherche - google.cn - redirige désormais automatiquement ses usagers vers sa version hongkongaise - non censurée.
À l’heure actuelle, les internautes chinois ont donc un accès intégral à tous les résultats de Google. Une recherche pour l’expression "Human Rights Watch" fait ainsi apparaître le lien vers le site de l’association de défense des droits de l’Homme, particulièrement critique à l’égard de Pékin. Jusqu’à hier, un tel résultat était impossible. La Chine n'a pas tardé a critiqué cette mesure, la qualifiant de violation d’une "promesse écrite", selon Xinhua, l’agence de presse officielle du pays.
Dans un billet de blog, le géant de Mountain View explique sa décision par sa volonté de trouver le "meilleur moyen d’honorer [sa] promesse d’arrêter de [se] censurer". L'autre solution aurait consisté en un arrêt pur et simple de Google.cn, sans redirection. Conscient que Pékin peut à tout moment interdire aux internautes chinois d’accéder à google.com.hk, Google a également mis en place une adresse montrant quels sont ses services inaccessibles depuis la Chine. Pour l’instant, cette page n’est pas à jour.
Le moteur de recherche chinois Baidu rebondit
Les hostilités entre les deux géants avaient commencé en janvier, lorsque Google avait annoncé que plusieurs comptes Gmail (sa messagerie électronique) de défenseurs de droits de l’Homme avaient été piratés en Chine. Même si les responsables de ces attaques n’ont pas encore été identifiés, une intervention des autorités chinoises avait été largement évoquée. Une implication que Pékin a toujours démentie...
itLe géant de l’Internet avait, dans la foulée, fait savoir qu’il comptait arrêter de censurer ses résultats dans le pays, menaçant de s'en retirer si cela lui était refusé. Le régime chinois avait rétorqué que, pour travailler sur place, il fallait se plier aux lois locales. L’échange d’amabilités avait ensuite pris une dimension plus diplomatique lorsque l’administration Obama avait pris fait et cause pour Google. Depuis près d’une semaine sur google.cn, certaines requêtes sensibles - comme celles relatives au Tibet - n’étaient déjà plus censurées.
En marge de sa décision de rediriger tous les internautes vers son site hongkongais, Google a confirmé qu’il maintenait ses activités de recherche et développement en Chine. À Wall Street, la nouvelle a été accueillie par une progression (+1,48 %) de l’action de… Baidu, le principal moteur de recherche chinois concurrent de Google.