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Quelques heures avant le vote de la réforme de santé à la Chambre des représentants, le président américain doit rencontrer tous les députés démocrates au Capitole pour les inciter à soutenir en masse son projet de loi.

AFP - A la veille d'un vote final "historique" sur la réforme de l'assurance maladie, le président américain Barack Obama était attendu samedi au Congrès pour s'entretenir avec les élus démocrates, dans un ultime effort pour rassembler sa majorité autour de son projet phare.

Les démocrates ont assez de voix pour faire adopter dimanche cette réforme, malgré une opposition farouche, a indiqué le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants américaine, Steny Hoyer.

M. Obama devait toutefois rencontrer l'ensemble des élus démocrates de la Chambre des représentants, en présence du chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid, pour les convaincre de faire passer ce texte censé fournir une couverture maladie à 32 millions d'Américains qui n'en ont pas.

En début d'après-midi, des milliers d'opposants à la réforme protestaient sur les marches du Capitole, faisant écho à la colère des parlementaires républicains qui jugent ces mesures interventionnistes et trop coûteuses.

Ce texte est "une intrusion gouvernementale", jugeait l'un des manifestants, Andy Counts, en brandissant une pancarte: "Mensonges, corruption, rats socialistes".

Alors que le vote final était prévu dimanche, les dirigeants démocrates pouvaient se targuer d'avoir marqué des points vendredi en parvenant à persuader cinq autres membres réticents de la Chambre basse de voter "oui".

Malgré cette victoire, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, n'était pas encore en mesure d'affirmer avec certitude pouvoir compter sur les 216 voix nécessaires à l'adoption par cette assemblée d'un texte encore regardé avec scepticisme par certains démocrates.

La Maison Blanche doit notamment tenter de rallier les membres de sa majorité opposés à l'idée que le projet phare du mandat de Barack Obama débouche sur une prise en charge de l'avortement.

Le président a multiplié les déplacements ces dernières semaines en dehors de Washington pour plaider la cause de cette réforme dont l'adoption au Congrès a connu revers et retards.

"Dans seulement quelques jours, une lutte d'un siècle trouvera son aboutissement dans un vote historique", s'était-il enthousiasmé vendredi lors d'une réunion publique devant 8.500 personnes dans l'Etat de Virginie (est), proche de Washington.

"Au coeur de ce débat, se trouve la question de savoir si nous allons continuer à accepter une assurance maladie qui travaille mieux pour les compagnies d'assurance que pour les Américains. Parce que si ce vote échoue, le secteur des assurances va continuer à faire ce qui lui plaît", avait lancé M. Obama.

Au total, le plan, qui constituerait la plus importante réforme sociale aux Etats-Unis depuis 40 ans, coûterait 940 milliards sur 10 ans, selon les estimations du bureau du Budget du Congrès américain (CBO).

Mais cette réforme devrait aussi réduire le déficit américain de 138 milliards de dollars sur 10 ans (2010-2019), selon le CBO.

Ce texte serait in fine une version amendée du plan adopté le 24 décembre 2009 par le Sénat.

Après l'adoption à la Chambre, au terme d'un processus tortueux, et sa promulgation par le président Obama, le Sénat devra encore adopter les "corrections" souhaitées par la Chambre.