Réunis par milliers dans les rues de Bangkok, les partisans de l'ex-Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra s'apprêtent à répandre leur sang devant le siège du gouvernement dont il demande la démission.
Les "chemises rouges", décidées à obtenir la chute du Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, menacent de répandre devant le siège du gouvernement des litres de leur propre sang, dans le but de symboliser le "sacrifice" d'un peuple qu'ils disent oublié par les élites du pays.
Depuis mardi matin, ces opposants ont collecté mille litres de sang parmi des milliers de volontaires. "Ils étaient des dizaines de milliers à faire la queue sous le soleil, rapporte Cyril Payen, correspondant de FRANCE 24 à Bangkok. Il y avait des activistes mais aussi des moines bouddhistes." Si, d’ici 18 heures, le gouvernement en place n’a pas démissionné, les "chemises rouges" entendent déverser le sang sur le palais du gouvernement.
Symbole du "sacrifice" d'un peuple
"La méthode somme toute originale est pacifique, comme l’ont été les manifestations organisées à Bangkok tout au long du week-end et qui n’ont fait que quelques blessés", estime sur le plateau de FRANCE 24 Olivier Guillard, directeur de recherche Asie à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
itDepuis samedi, les "chemises rouges" ont envahi par milliers les rues de la capitale thaïlandaise pour réclamer le départ d’un gouvernement qui n’est jamais passé par la voie des urnes et qui bénéficie du soutien de l'armée. Certains demandent également le retour de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'Etat en 2006 et aujourd’hui en exil à Dubaï.
"Ce sang, ils le prennent sur la vie et le sacrifie pour montrer combien ces questions sont importantes pour eux", poursuit Olivier Guillard. "Nous utilisons notre sang, pas celui des autres, il vaut mieux lutter de manière pacifique qu'avoir recours à la violence", explique de son côté Jatuporn Prompan, leader du mouvement des "chemises rouges".
Aux abords du palais, où des manifestants sont déjà rassemblés, "la tension est vive" et un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé, note cependant Cyril Payen.