Les médias étrangers n'ont pas eu de mots assez durs pour qualifier le score obtenu, ce dimanche, par le parti qui porta Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007. Revue des titres de la presse internationale.
"Humiliation", "défaite tonitruante", "vote sanction". Pour les médias étrangers, les 26,18 % des suffrages obtenus par l'UMP lors du premier tour des régionales, dimanche, constitue un camouflet pour le parti qui porta Nicolas Sarkozy à la présidence française en 2007.
"Une gifle pour la droite de Sarkozy", titre le quotidien helvète "Le Matin", tandis que le site de la chaîne d'information qatarie Al-Jazeera et le journal britannique le "Times" parlent respectivement de "sévère défaite" et de "vote anti-Sarkozy". L'anglais "The Independant" insiste sur "l’humiliante défaite" essuyée par le président français.
De son côté, le quotidien suisse "Le Temps" estime que le "grand chelem" rêvé par Martine Aubry (à savoir remporter l'Alsace et la Corse alors aux mains de l'UMP) ne paraît plus hors d’atteinte. Un succès que relativise le "New York Times" pour qui “le Parti socialiste reste profondément divisé tant du point de vue de sa politique que de son leadership" et qu’aucun candidat pour la présidentielle ne se détache clairement pour l’instant. Le quotidien américain revient également sur le climat politique délétère qui a régné durant cette "campagne salie par des insultes raciales et ethniques qui ont occulté les débats de fond sur les politiques régionales" à mener.
En Belgique, les journalistes retiennent l’abstention record du scrutin (53,65 %). Pour Bernard Delattre de la "Libre Belgique", trois raisons expliquent la désertion des bureaux de vote : "Un : depuis des semaines, le résultat global de ce scrutin était annoncé comme couru d’avance par les sondages. Deux : la campagne électorale a été d’un niveau très relatif. Trois : comme Nicolas Sarkozy lui-même l’avait dit et répété, aucun impact national ne devait être attendu de ce scrutin régional - au grand dam des sept sondés sur dix qui souhaitaient un tel impact national."
"Ci-gît le MoDem"
En France, si la débandade de la droite fait l'objet de nombreux éditoriaux ("Ouf, la gauche revient", titre, triomphant, le quotidien "Libération"), le fort taux d'abstention fait, lui aussi, couler beaucoup d’encre. Pour le quotidien économique "Les Echos", le désistement de l'électorat traduit "une défiance profonde à l'égard du pouvoir politique, quelle que soit sa couleur". Selon le quotidien régional "Le Midi Libre", la démocratie s'est réveillée ce matin avec "une sacrée gueule de bois". Dans "Le Figaro", Etienne Mougeotte juge de son côté que l'abstention élevée montre que "les Français, éprouvés par la plus grave crise économique depuis 80 ans, n'ont pas massivement cautionné le référendum anti-Sarkozy souhaité par la gauche".
Dans les colonnes du "Progrès de Lyon", Francis Brochet préfère ironiser. "Comme ça, le suspense reste entier pour dimanche prochain : imaginez que nous choisissions, cette fois, de nous déplacer...", raille-t-il.
Sur Internet, le Parisien.fr se penche sur les mauvais résultats des ministres candidats, tandis que Slate.fr, revient sur les différents temps forts de la soirée électorale à la télévision. Rue89 ne titre pas sur la déconvenue de l'UMP mais plus globalement sur le triple échec personnel du président de la République. Non sans humour – noir –, le site agoravox revient pour sa part sur la "mort" du parti centriste de François Bayrou. "Ci-gît le MoDem (1er décembre 2007-14 mars 2010)", titre l'un des billets publiés par le média citoyen.