![Les Tchèques à la tête de l'UE Les Tchèques à la tête de l'UE](/data/posts/2022/07/14/1657790053_Les-Tcheques-a-la-tete-de-l-UE.jpg)
Le 31 décembre à minuit, la France passe le relais à la République tchèque à la tête de l'Union européenne, pour six mois. Les Tchèques sont réputés eurosceptiques et le président Vaclav Klaus n'hésite pas à pourfendre l'Europe.
AFP - La République tchèque prend jeudi la succession de la France à la présidence tournante de l'UE avec plusieurs gros dossiers en perspective, à commencer par la menace imminente d'une crise gazière avec la Russie.
Après des mois de préparatifs, l'ancien pays communiste intégré à l'UE depuis 2004 est prêt pour le "test d'endurance" des six mois à venir, a déclaré le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra après une ultime réunion d'organisation la semaine dernière.
Les Tchèques se sont efforcés ces dernières semaines de calmer les craintes sur leurs capacités à prendre le relais d'une présidence française omniprésente à la tête d'une Union en pleine crise économique et institutionnelle, avec le double handicap de ne pas appartenir à la zone euro et ne pas s'être encore prononcés sur le Traité de Lisbonne.
La succession ne s'annonce pas des plus faciles pour le Premier ministre libéral Mirek Topolanek, alors que l'image de son pays pâtit à Bruxelles des positions eurosceptiques du chef de l'Etat Vaclav Klaus et que Nicolas Sarkozy a amplifié ces derniers mois la dimension du poste de président de l'UE.
Certains Tchèques restent eurosceptiques (Reportage de J.B. Cadier et J. André)
Prague a choisi comme grande priorité la sécurité énergétique et suit de près les derniers développements de la guerre du gaz entre Moscou et Kiev. Il lui reviendra de gérer les répercussions pour les pays européens en cas de suspension des livraisons de gaz russe à l'Ukraine.
"Moscou qui a toujours joué sur les divisions de l'Europe, notamment en matière énergétique, pourrait tester Prague d'emblée avec la question du gaz ukrainien", note un diplomate européen.
Portrait du président tchèque, Václav Klaus (Reportage de J.B. Cadier et J. André)
La Russie menace depuis plusieurs jours de suspendre le 1er janvier ses livraisons de gaz à l'Ukraine si Kiev ne règle pas "jusqu'au dernier rouble" ses arriérés de paiement, évalués à plus de deux milliards de dollars. La semaine dernière, Gazprom a prévenu ses clients européens que le différend pourrait affecter les livraisons de gaz, avant de tenir lundi des propos plus rassurants.
En cas de crise, une des difficultés pour "un petit pays européen" comme la République tchèque, de surcroît issue de l'ancienne zone d'influence du Kremlin, sera de se faire entendre du géant russe, a récemment reconnu M. Vondra lors d'une rencontre avec la presse étrangère.
La sécurité énergétique figure au menu de la rencontre informelle des ministres des Affaires étrangères des 27, qui sera le 8 janvier à Prague la première réunion organisée dans le cadre de la présidence tchèque de l'UE au lendemain d'une grande soirée d'inauguration.
Malgré les tensions suscitées par le projet de déploiement du bouclier antimissile américain sur leur territoire, les Tchèques comptent par ailleurs organiser un sommet UE-Russie au cours du premier semestre 2009.
La République tchèque au XXème siècle (Reportage de J.B. Cadier et J. André)
Prague avait aussi évoqué à la mi-décembre, mais sans donner de date, la possible tenue d'un sommet UE-Israël doublé d'un sommet UE-Palestine. La situation vient de dégénérer en crise ouverte avec l'opération lancée samedi par Israël à Gaza, d'une violence jamais vue depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967.
Pendant leur présidence européenne, les Tchèques espèrent surtout accueillir le premier sommet avec le nouveau président américain Barack Obama, lancer avec faste le partenariat avec les pays de l'Est (Ukraine, Bélarus, Arménie, Azerbaïjan, Georgie et Modalvie) et soutenir le processus d'intégration européenne en commémorant en grande pompe l'élargissement du 1er mai 2004 qui les vit entrer dans l'UE, avec les Chypriotes, Estoniens, Hongrois, Lettons, Lituaniens, Maltais, Polonais, Slovaques et Slovènes.