logo

Fillon souhaite "rapidement" étudier la création d'un FMI à l'européenne

Le Premier ministre français a déclaré vouloir "expertiser" l'idée d'un Fonds monétaire européen. Mardi, plusieurs eurodéputés ont défendu la mise en place de ce mécanisme destiné à soutenir les pays de la zone euro en difficulté financière.

AFP - Le Premier ministre français François Fillon a déclaré mercredi à Berlin vouloir "expertiser rapidement" l'idée d'un Fonds monétaire européen pour les pays de la zone euro en difficulté financière, et réaffirmé qu'il fallait aider la Grèce si nécessaire.

"En Allemagne, le débat sur un Fonds monétaire européen est désormais publiquement lancé", a déclaré le chef du gouvernement dans un discours à l'université Humboldt.

À quoi servirait le FME ?

L’idée d’un Fonds monétaire européen (FME) a été avancée par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, au lendemain de la crise grecque. A l'image du FMI, ce fonds servirait notamment à aider un pays membre de la zone euro en difficulté, en lui octroyant un prêt en échange de réformes drastiques. Par la voix du commissaire en charge des affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, la Commission européenne s’est déclarée prête à étudier des propositions. Le projet de FME, soutenu par la chancelière allemande, Angela Merkel, suscite cependant la réserve de plusieurs partenaires européens. Et s’il aboutit, une modification des traités sera sans doute nécessaire.

"Nous pensons que c'est une idée qui doit être expertisée rapidement pour compléter les moyens dont la zone euro et ses membres peuvent disposer pour répondre à des tensions financières qui sont susceptibles de menacer la stabilité monétaire", a-t-il poursuivi.

"Mais cette forme de soutien n’est acceptable que si les Etats qui sont confrontés à des difficultés financières font, en parallèle, tous les efforts nécessaires pour résoudre leurs problèmes structurels et rétablir leurs comptes", a ajouté François Fillon.

"Si la zone euro et ses membres sont amenés à mettre en place des outils communs pour répondre aux difficultés de tel ou tel Etat membre, cela devra s’accompagner de conditionnalités, garantissant que ces efforts ne sont pas vains", a encore dit le chef du gouvernement français.

L'idée de créer, sur le modèle du Fonds monétaire international (FMI), un mécanisme d'entraide pour les pays de la zone euro confrontés à des difficultés financières, comme la Grèce, a émergé ces derniers jours.

La chancelière allemande Angela Merkel, que M. Fillon devait rencontrer dans l'après-midi, a fait montre de prudence. Elle a insisté sur la nécessité pour le mettre en place d'en passer par une révision du traité régissant aujourd'hui l'UE, qui proscrit un plan d'aide à un pays de la zone euro en difficulté.

Mardi, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde avait jugé qu'il s'agissait d'"une piste intéressante", mais pas d'une "priorité".

M. Fillon a répété mercredi que la zone euro devait être prête à "intervenir" en faveur de la Grèce "si la nécessité s'en fait ressentir".

"Il n'est pas acceptable que la Grèce soit poussée vers la crise par l’action de quelques spéculateurs, qui après avoir failli faire s’écrouler le système financier, décideraient maintenant de s’en prendre à quelques Etats", a-t-il déclaré.

"Si la nécessité s’en fait ressentir, nous devons donc être prêts à intervenir. Nous devons également, sans attendre, renouveler nos efforts pour mieux encadrer certains marchés de produits dérivés dont le fonctionnement s’écarte des règles les plus élémentaires de transparence et génère des abus inacceptables", a encore dit François Fillon.

Le président français Nicolas Sarkozy avait assuré dimanche la Grèce du soutien des pays de la zone euro contre les spéculateurs, à l'occasion d'une visite à Paris du Premier ministre grec Georges Papandréou.