
Le foot-business vit-il ses dernières heures ? Un rapport de l'UEFA pointe les déficits abyssaux de plusieurs grands clubs européens. Quelque 144 équipes ont voté pour la mise en application d'une charte visant l'équilibre en 2015.
Glaner des trophées, c’est bien, avoir des finances saines, c’est mieux. Voilà en substance ce que l’UEFA préconise dans son rapport "Panorama footballistique des clubs européens" publié à la fin de février. Après avoir épluché les comptes des 732 clubs de première division des 53 pays membres de l'UEFA, les experts tirent la sonnette d’alarme : la dette globale du football européen s’élève à 6,3 milliards d’euros en 2009.
Deux tiers de ces dettes (4 milliards d’euros) émanent de la Premier League anglaise, bien devant la Liga espagnole, avec 2 milliards d'euros. En tête de liste des clubs les plus endettés, Manchester United qui, à lui seul, a accumulé un record de 826 millions d’euros de dettes en 2009. Juste derrière, Valence et sa faramineuse ardoise de 537 millions d’euros.
UEFA et clubs d’accord pour un retour à l’équilibre en 2015
Soucieux d'éviter que ces dettes ne provoquent le krach des grands championnats européens, Michel Platini, président de l’UEFA, a proposé aux clubs un pacte de stabilité. Réunis à Monaco en août dernier, l'ancien international français et l'Association européenne des clubs (ECA) se sont mis d'accord sur un projet "Fair Play financier" auquel 144 équipes ont souscrit. Objectif : retour à l’équilibre d’ici à 2015.
Les clubs ne pourront ainsi plus afficher des masses salariales extravagantes (170 clubs européens dépensent 100 % de leur budget en salaires de joueurs, selon l'UEFA. Les effectifs seront limités à 25 joueurs professionnels et seront achetés uniquement avec l’argent des transferts. Le nombre des joueurs de moins de 21 ans sera quant à lui illimité afin d’encourager les clubs à miser sur la formation des jeunes. A terme, les agents, acteurs de l’ombre du football, pourraient même voir leur commission encadrée. Si ces engagements sont tenus, le football-business et ses aberrations pourraient devenir un lointain souvenir.
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