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Papandréou plaide sa cause devant le président Obama

Le Premier ministre grec doit rencontrer, ce mardi à Washington, le président Obama pour tenter de recueillir son soutien en vue d'une action du G20 contre les spéculateurs qui, selon lui, alourdissent volontairement la dette de son pays.

REUTERS - Le Premier ministre grec George Papandréou a déclaré lundi que la Grèce ne pouvait continuer éternellement à emprunter aux taux élevés actuels.

Ce dernier se trouve aux Etats-Unis où il tente de recueillir le soutien des Etats-Unis en vue d'une action du Groupe des Vingt (G20) contre les spéculateurs qu'il accuse d'alourdir indûment l'ardoise de la dette de son pays.

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Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine
Papandréou plaide sa cause devant le président Obama

Il plaidera sa cause devant le président Barack Obama à l'occasion de leur rencontre mardi, après avoir rencontré la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton ce lundi.

"Si nous continuons d'emprunter à des taux très élevés... le double, par exemple, des taux de l'Allemagne, ce ne sera pas tenable au sein d'une monnaie commune", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Nous voulons être traités sur un pied d'égalité... et obtenir des marchés ce dont les autres bénéficient, ce qui revient fondamentalement à des taux d'emprunt normaux", a expliqué le Premier ministre grec.

Il a également réclamé une réglementation plus stricte des swaps de défaut de crédit (CDS) et exhorte le G20 à devenir le forum de référence pour faire rentrer les spéculateurs dans le rang.

"Il nous faut des règles claires sur les ventes à découvert, à nue ou non, et les swaps de défaut de crédit. J'espère qu'il y aura une réponse positive de ce côté-ci de l'Atlantique en vue de proposer cette initiative au G20", a-t-il énoncé.

Le droit américain actuel ne permet pas aux régulateurs de legiférer sur le marché des CDS que l'on valorise à 31.000 milliards de dollars. Ils ne peuvent pas non plus interdire aux investisseurs d'user de ces instruments de manière spéculative.

Le gouvernement américain actuel est partisant d'une compensation centralisée de la plupart des CDS et dérivés négociés de gré à gré. La chambre de compensation en question assumerait le risque en cas de défaut d'une des parties.

Mais le texte de loi est immobilisé au Sénat et nul ne sait quand les sénateurs adopteront finalement un texte de réforme financière.

"Si la crise européenne fait des métastases, cela pourrait créer une nouvelle crise financière mondiale, avec des implications aussi graves que celle de la crise partie des USA voici deux ans", a encore dit George Papandréou.

Hillary Clinton a déclaré pour sa part que les Etats-Unis soutenaient les efforts de la Grèce destinés à remettre ses finances sur pied par le biais de mesures de sécurité.

Elle a ajouté que ni George Papandréou ni le gouvernement grec n'avaient sollicité quoi que ce soit des USA.

La Grèce n'exclut pas de faire appel au Fonds monétaire international en tout dernier recours si nécessaire. Un responsable du FMI a dit que le ministre des Finances grec aurait une "réunion informelle" avec le Fonds.