En Irak, certains espèrent un rapide retour au calme après les élections qui permettrait, à terme, de voir les touristes revenir dans le pays. Tel est le cas à Babylone, un lieu chargé d'histoire qui était, récemment encore, une base américaine.
À une centaine de kilomètres au sud de Bagdad se trouvent les ruines de Babylone, dont le nom signifie littéralement "la porte des dieux". La première mention de cette ville remonte à 2 200 ans avant Jésus Christ.
"Ce lieu est le centre de notre monde, le cœur de nos sociétés. Ici ont vécu de grands rois, notamment Nabuchodonosor II", explique Ali Hussen, un archéologue.
La cité a été laissée à l'abandon jusquà la prise de pouvoir de Saddam Hussein, qui a décidé de la restaurer. Le raïs, qui aimait à se présenter comme le successeur des grands rois babyloniens, pensait effectivement pouvoir en retirer un important bénéfice pour sa propagande nationale. En 1995, un important chantier de rénovation a donc été lancé, dans le cadre duquel Saddam Hussein s'est fait construire un palais surplombant le site archéologique. Et, comme les anciens souverains babyloniens, il a fait graver son nom sur les briques de certains édifices...
En 2003, l'armée américaine y a installé son "camp alpha" avec soldats, hélicoptères et blindés. Des tranchées y ont même été creusées. Aujourd'hui, les "black hawks" américains survolent toujours Babylone, mais la citée est déserte.
"Actuellement, il n'y a pas de touristes. Mais j'espère qu'il y en aura bientôt, confie Ali Hussen. La situation sécuritaire est meilleure en Irak."