![Un combat de David contre Goliath sur la scène des Oscars Un combat de David contre Goliath sur la scène des Oscars](/data/posts/2022/07/15/1657882765_Un-combat-de-David-contre-Goliath-sur-la-scene-des-Oscars.jpg)
Après les Baftas et les Césars, le monde du cinéma se tourne vers Hollywood. La 82e cérémonie des Oscars se déroule, ce dimanche, à Los Angeles avec, au menu, un duel opposant la superproduction "Avatar" au film indépendant "Démineurs".
Palmarès sans surprise, films qui se ressemblent, soupçons de copinage… Bien que considérée comme le plus grand show du cinéma, la cérémonie des Oscars fait chaque année l’objet du même chapelet de critiques. Mais, cette année, l’académie qui organise l’événement fait face à plusieurs situations inédites : un combat de type David contre Goliath pour le prix de meilleur film, deux ex-époux qui convoitent l’Oscar du meilleur réalisateur, et une histoire de prison qui pourrait rapporter à la France son premier prix depuis 20 ans dans la catégorie du meilleur film étranger, après "Indochine" en 1993.
Le grand face-à-face
Il n’y aura pas cinq mais dix films en compétition pour l’Oscar du meilleur film. C’est la première fois que l’Académie des Oscars a ainsi doublé le traditionnel nombre de finalistes. Deux films ressortent tout de même du lot : l’"Avatar" aux mille et un effets spéciaux en 3D de James "Titanic" Cameron et "Démineurs", le film d’action à dimension psychologique de Kathryn Bigelow. Leur passé commun - ils ont été mari et femme - rajoute une saveur particulière à cette confrontation.
Deux favoris qui pourraient difficilement être plus différents. Les petits hommes verts d’"Avatar" ont tout misé sur les dernières technologies et ont raflé le jackpot financier - le film est devenu le plus rentable de l’histoire du cinéma. Malgré les critiques pointant du doigt un scénario sans originalité et un message anti-impérialiste des plus mièvres.
De son côté, "Démineurs", film indépendant, dispose d'un budget beaucoup plus modeste et d’aucune star au générique. Il a, en revanche, été salué par la quasi-totalité des critiques et a remporté le Bafta (l’équivalent britannique des Oscars) du meilleur film. Un sacre, ce dimanche soir, serait pour l’Académie des Oscars un geste fort contre les "machines-à-cash-gonflées-à-la-3D".
Seule ombre à l’écran pour "Démineurs" : la plainte d’un ancien officier américain qui accuse la réalisatrice de s’être inspirée de son expérience sans lui demander son accord. Le genre de mauvaise publicité qui peut coûter un Oscar… Autre handicap : la belle boulette de l’un des coproducteurs du film, le Français Nicolas Chartier, qui a cru bon d’envoyer aux membres du jury un mail leur demandant de voter pour "Démineurs" plutôt que pour "un film qui a coûté 500 millions de dollars". Une référence à "Avatar" qui enfreint les règles de bonne conduite édictées par l’Académie des Oscars.
Parmi les autres prétendants à la récompense suprême, quelques surprises que l’Académie a sorties de son chapeau : "District 9", le film de science-fiction néo-zélandais, "Up", le dernier Pixar, et "The Blind Side", un film inclassable qui se déroule sur les terrains de football américain.
La France enfin ?
Jacques Audiard va-t-il permettre à la France de remporter une statuette ? Son film sur l’univers carcéral, "Une prophète", arrive à la cérémonie précédé d’une réputation plus que flatteuse. Ses neuf César et son Bafta du meilleur film étranger en font un sérieux concurrent au "Ruban blanc", de Michael Haneke, et à sa froide critique de l’Allemagne d’avant la Première Guerre mondiale.
Côté acteur, la bataille semble jouée d’avance. Jeff Bridges devrait voir sa longue carrière enfin récompensée grâce à son rôle de chanteur de country vieillissant dans "Crazy Heart". La spécialiste de la comédie légère à l’américaine Sandra Bullock pourrait décrocher l’Oscar de meilleure actrice pour son rôle dramatique dans "The Blind Side". Beaucoup moins connu à Hollywood, l’Allemand Christoph Waltz devrait être récompensé en tant que meilleur second rôle masculin pour son interprétation de fieffé salaud Nazi dans "Inglourious Bastard" de Quentin Tarantino. Et, sauf surprise majeure, la comique américaine Mo’Nique repartira avec l’Oscar du meilleur second rôle féminin pur son rôle dans le drame "Precious".