Arrêté lundi pour son soutien apporté au chef de file de l'opposition Mir Hossein Moussavi, le réalisateur iranien Jafar Panahi, lauréat d'un Lion d'or à la Mostra de Venise, est toujours détenu. Ses proches ont en revanche été relâchés.
AFP - Quatorze des dix-sept personnes arrêtées lundi chez le cinéaste iranien Jafar Panahi ont été libérées mercredi soir, a rapporté jeudi le site de l'opposition Kaleme.com.
L'épouse et la fille de Jafar Panahi ainsi que douze autres personnes arrêtées chez lui ont été libérées, selon le site.
En revanche, M. Panahi et deux autres personnes, Mohammad Rassoulof et Mehdi Pourmoussa, sont toujours détenus.
Citant des déclarations de "responsables du ministère des Renseignements", deux sites internet iraniens avaient indiqué mardi que le cinéaste avait été arrêté par les forces de sécurité à Téhéran car il préparait un film sur les manifestations post-électorales en Iran, une initiative jugée "hostile au régime".
Selon le site conservateur Tabnak, Jafar Panahi prévoyait de "diffuser ce film à l'étranger".
Mais le fils du cinéaste a nié ces informations.
Jafar Panahi, 49 ans, est l'un des cinéastes de la "nouvelle vague" iranienne les plus connus à l'étranger. Il a notamment reçu le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le cercle et l'Ours d'argent à la Berlinale en 2006 pour Hors-jeu (Offside). Il a été primé deux fois à Cannes (Le ballon blanc, Prix de la Caméra d'or 1995 et l'Or pourpre, Prix du Jury-Un Certain Regard en 2000).
Dans le même temps, plusieurs détenus ont été libérés ces derniers jours, notamment cinq journalistes, Morteza Kazemian, Mehdi Gholizadeh, Keyvan Mehregan, Reza Nourbaksh ainsi que la journaliste Noushine Jafari après plusieurs semaines d'emprisonnement.
Mais, selon le site Kaleme.com, au moins six activistes des droits de l'Homme, dont la féministe Mahboubeh Karami, ainsi que Hessam Firouzi, Behzad Mehrani, Navid Khanjani, Mansour Taghipour et Aboufazl Abedini ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi.