Les Togolais se sont rendus jeudi dans les bureaux de vote pour désigner leur dirigeant, lors d'un scrutin à un tour. Le président sortant Faure Gnassingbé brigue un second mandat face à son principal opposant, Jean-Pierre Fabre.
Les 5 000 bureaux de vote, répartis sur l'ensemble du Togo, ont fermé peu après 17 heures (heure GMT) ce jeudi. Quelque 3,2 millions d'électeurs étaient appelés à participer à ce scrutin présidentiel à un tour qui doit départager le président sortant Faure Gnassingbé de son principal opposant, Jean-Pierre Fabre.
itLa Commission électorale indépendante n'a pas précisé quand seraient proclamés les premiers résultats. Selon l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Lomé, Johan Bodin, "le dépouillement pourrait prendre plusieurs jours". Et d'ajouter : "La journée c'est relativement bien passée à Lomé, la capitale" tant du point de vue "de la sécurité que du processus électoral".
Le président sortant Faure Gnassingbé, fils de l'ancien dirigeant décédé Gnassingbé Eyadéma, tente de décrocher un second mandat de cinq ans. Candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), il est présenté comme le favori de cette élection à un tour alors que l'opposition se présente en ordre dispersé.
Le principal opposant est le secrétaire général de l'Union des forces de changement (UFC), Jean-Pierre Fabre. Lors des législatives de 2007, ce parti avait obtenu 27 sièges de députés sur 81. "J'ai de fortes chances de gagner, a déclaré Jean-Pierre Fabre à FRANCE 24, je suis très confiant. Nous sommes un parti important."
Cette élection, considérée comme un "test démocratique" pour le Togo, est placée sous haute surveillance. Environ 3 000 observateurs locaux et 500 observateurs internationaux supervisent le bon déroulement du scrutin. Si Faure Gnassingbé avait été élu dans la violence en 2005, la campagne électorale s'est cette année déroulée dans le calme.
"Il y a une commission électorale indépendante pour la première fois, tous les partis politiques participent, il y des observateurs et un certain nombre de garanties, a expliqué Fabienne Pompey, rédactrice en chef adjointe de Jeune Afrique en charge de l'Afrique subsaharienne à FRANCE 24. Mais il faut attendre la fin des opérations, le dépouillement, la proclamation des résultats pour juger de la validité du scrutin."
L'opposition redoute des fraudes. "Tout ce que nous avons posé comme conditions pour assurer des élections transparentes a été refusé, affirme Jean-Pierre Fabre. Je n'ai aucune confiance en la commission électorale indépendante (CENI). Si les élections sont contestables, nous les contesterons. Nous sommes un parti politique et avons le droit de manifester."
De son côté, le parti de la majorité assure que la commission électorale a été formée de façon consensuelle, pour représenter l'ensemble des mouvements politiques. "Chaque fois qu'il y a eu une difficulté pour organiser l'élection, elle a été surmontée par la concertation", explique Gilbert Bawara, le ministre togolais de la coopération, du développement et de l'aménagement du territoire à FRANCE 24.
"Le gouvernement a mis en place une force de sécurisation du processus électoral, composée de policiers et de gendarmes formés aux normes humanitaires en matière de maintien de l'ordre et au respect des droits de l'homme", ajoute Gilbert Bawara.
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