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Le Quartette (Russie, États-Unis, UE et ONU) a "appelé à un cessez-le-feu immédiat (...) pleinement respecté". Ehud Barak, ministre israélien de la Défense, a déclaré envisager un arrêt des combats pendant 48 heures.

Retrouvez les témoignages de nos Observateurs sur l'offensive isréalienne à Gaza.

AFP - Israël examinait mardi soir une proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza où son offensive lancée samedi contre le mouvement islamiste Hamas a fait près de 370 morts.

A Paris, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) ont appelé à un "cessez-le-feu permanent" à Gaza, permettant un "accès humanitaire", a déclaré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner sur la chaîne de télévision TF1.

Simultanément à New York, le Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Russie, UE) a demandé un cessez-le-feu immédiat qui soit "pleinement respecté", selon un compte-rendu publié par l'ONU à l'issue d'une conférence téléphonique des membres du Quartette.

En Israël, le Premier ministre Ehud Olmert, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le ministre de la Défense Ehud Barak étaient réunis en soirée, a indiqué à l'AFP un porte-parole officiel.

Un haut responsable israélien avait indiqué plus tôt qu'ils devaient étudier une proposition de cessez-le-feu provisoire de M. Kouchner.

Selon des médias israéliens, le ministère de la Défense a recommandé que l'armée observe un cessez-le-feu de 48 heures, après quoi seulement l'armée lancerait une offensive terrestre si jusque-là le Hamas n'a pas accepté un accord de trêve satisfaisant pour Israël.

Mais l'information a été officiellement démentie par le président israélien Shimon Peres: "ce que nous voulons ce n'est pas un cessez-le feu mais un arrêt du terrorisme".

Le Hamas a de son côté menacé de frapper le territoire israélien plus en profondeur avec ses roquettes si l'Etat hébreu poursuivait son offensive.

Sur le front diplomatique, la Commission européenne a de nouveau demandé tant au Hamas qu'à Israël d'arrêter leurs attaques, tout en appelant à des "mesures urgentes" pour permettre l'accès de l'aide humanitaire à la population civile de Gaza.

En Egypte, le président Hosni Moubarak, dont le pays est frontalier avec la bande de Gaza, a lui aussi appelé à l'arrêt immédiat des raids israéliens.

"Nous disons à Israël que ses agressions sont rejetées et condamnées et qu'elles doivent cesser immédiatement", a-t-il affirmé.

De son côté, le président américain George W. Bush a appelé mardi matin le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et son Premier ministre Salam Fayad pour discuter "des conditions d'un cessez-le-feu durable" à Gaza, a annoncé la Maison Blanche.

Sur le terrain, les forces terrestres israéliennes se tenaient prêtes à intervenir dans la bande de Gaza.

Depuis le début de l'offensive samedi matin, Israël a frappé la bande de Gaza essentiellement par les airs et épisodiquement par la mer, tout en agitant la menace d'opérations terrestres.

Au total, 372 Palestiniens, en majorité des membres du Hamas, ont été tués, et plus de 1.700 blessés dans les attaques israéliennes depuis samedi, selon un nouveau bilan des services d'urgence à Gaza.

Des dizaines de civils figurent parmi les morts, dont 39 enfants de moins de 16 ans et 13 femmes.

L'aviation israélienne a de nouveau bombardé les bureaux du Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh et, pour la deuxième fois en deux jours, des tunnels de contrebande à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon des témoins.

Des appareils F16 ont largué des bombes de forte puissance près de la frontière du territoire avec l'Egypte.

Un porte-parole militaire israélien a précisé que des "dizaines de souterrains" avaient été visés.

Dimanche, l'armée de l'air avait procédé à un bombardement massif, larguant 20 bombes dans le secteur, pour tenter de stopper l'approvisionnement du Hamas en armes.

Mardi soir, une roquette de longue portée tirée par des groupes palestiniens a atteint, pour la première fois, la région de Beersheva, capitale du sud d'Israël, sans faire de blessé, selon une source policière.

Une quarantaine de roquettes et d'obus de mortier ont été tirés mardi contre le sud du pays, faisant un blessé à Sdérot, selon des sources militaires.

Les tirs de roquettes et d'obus de mortiers ont fait depuis samedi quatre morts en Israël: trois civils et un soldat. Selon l'armée, pendant cette période, près de 300 roquettes et obus de mortier ont été tirés.

Pour Israël, l'opération "plomb durci", d'une violence inédite depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967, vise à mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud du pays.