La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a assuré, dimanche, que plusieurs plans d'aide à la Grèce au sein de la zone euro étaient à l'étude. L'information n'a, pour l'heure, pas été confirmée par ses homologues européens.
REUTERS - La Grèce pourrait annoncer prochainement de nouvelles mesures pour réduire ses déficits, annonce la ministre grecque de l’Economie, alors qu’un accord entre Athènes et ses partenaires européens sur un plan d’aides semble se préciser.
La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a confirmé dimanche que plusieurs plans d’aide à la Grèce impliquant des partenaires privés et publics étaient en cours d’évaluation au sein de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel a cependant insisté sur le fait qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment.
La ministre grecque de l’Economie, Louka Katseli, a annoncé dimanche que le Premier ministre George Papandréou allait réexaminer le plan d’austérité du gouvernement, les inspecteurs de l’Union européenne ayant conclu, à l’issue de leur visite dans le pays cette semaine, qu’Athènes ne serait pas en mesure d’atteindre ses objectifs de réduction des déficits
« Il nous ont dit que notre prévision de PIB n’était pas bonne, que la récession serait plus marquée et que par conséquent nous devions réduire davantage les dépenses », a expliqué la ministre sur la télévision grecque.
« Si de nouvelles mesures doivent être prises, elles seront annoncées prochainement », a-t-elle ajouté.
20 À 25 MILLIARDS D’EUROS ?
Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn doit se rendre à Athènes lundi afin de rencontrer les autorités grecques. Sa visite a alimenté les spéculations sur l’annonce possible d’une aide d’urgence en échange de la promesse par Athènes d’annoncer des mesures d’austérité supplémentaires.
Des médias ont rapporté en Allemagne et en France que les gouvernements des 16 pays de la zone euro pourraient offrir à la Grèce une aide d’une valeur de 20 à 25 milliards d’euros. Cette information n’a pas été confirmée officiellement.
Un député allemand du Parlement européen, Jorgo Chatzimarkakis, a déclaré samedi que l’Allemagne, la France et les Pays-Bas prévoyaient d’acheter des obligations grecques pour aider Athènes par l’intermédiaire de banques publiques comme la KfW en Allemagne et la Caisse des dépôts en France.
Jorgo Chatzimarkis, qui n’est pas un responsable politique de premier plan en Allemagne, n’a pas indiqué clairement comment il avait connaissance du projet. Ses propos étayent toutefois les informations rapportées le même jour par le journal grec Ta Nea, qui citait des sources bancaires et des responsables non identifiés.
Un haut responsable allemand a cependant démenti fermement ces informations qu’il a qualifiées d’ »absurdes ».
Dimanche, la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde a confirmé qu’un plan d’aide était bien en cours d’élaboration au sein de la zone euro.
BALLET DIPLOMATIQUE
“Je ne doute pas que la Grèce parvienne à se refinancer par des moyens que nous explorons actuellement, sur lesquels nous avons un certain nombre de propositions, à la fois au sein de la zone euro, impliquant soit des partenaires privés soit des partenaires publics soit parfois les deux”, a-t-elle déclaré.
Cette aide, a-t-elle ajouté, est conditionnée au respect par Athènes de ses engagements en matière d’assainissement de ses finances publiques, alors que son déficit a atteint en 2008 12,7 % de son PIB, le double de ce qui était initialement prévu.
La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part affirmé qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment concernant le déblocage d’une aide financière.
“Nous avons un traité qui n’inclut pas de disposition pour aider les Etats, pour les sortir du pétrin. La meilleure façon d’aider la Grèce pour le moment est de dire clairement que la Grèce doit faire sa part du travail, comme elle le fait en ce moment”, a-t-elle dit.
Les jours à venir devraient être marqués par un important ballet diplomatique. Le Premier ministre grec doit rencontrer le 5 mars Angela Merkel et le 9 mars Barack Obama.