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Nicolas Sarkozy se rend au Mali pour rencontrer l'ex-otage français

Actuellement en tournée en Afrique, le président français se rendra ce soir à Bamako pour rencontrer Pierre Camatte, libéré hier par Al-Qaïda au Maghreb islamique après 3 mois de détention.

AFP - Le président français Nicolas Sarkozy est attendu mercredi soir à Bamako pour une visite express, le temps de rencontrer le Français relâché mardi au Mali par un groupe d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de remercier le président malien pour la gestion de l'affaire.

"Ce soir, avec Bernard Kouchner, avec Alain Joyandet, nous allons nous rendre à Bamako (...) pour remercier le président Amadou Toumani Touré, pour rencontrer (l'ex-otage) Pierre Camatte", a annoncé M. Sarkozy, au cours d'une visite à Libreville.

Cette annonce intervient alors que le Mali est la cible des critiques de deux de ses voisins.

La Mauritanie et l'Algérie ont en effet vivement dénoncé l'attitude des autorités maliennes qui avaient consenti, la semaine dernière, à faire libérer quatre islamistes réclamés par Al-Qaïda en échange du Français.

En signe de protestation, la Mauritanie et l'Algérie avaient annoncé le rappel de leur ambassadeur à Bamako.

La décision du gouvernement malien de libérer "des terroristes recherchés par des pays voisins (...) sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste agissant dans la région sous la bannière d'Al-Qaïda", avait notamment déclaré le ministère algérien des Affaires étrangères.

Comme pour répondre indirectement aux critiques, le président français a dit et répété mercredi à Libreville: "Nous ne laisserons tomber aucun de nos compatriotes pris par des terroristes".

"Les Français sont ramenés à la maison (...) c'est un engagement constant", a insisté M. Sarkozy.

La France n'a pas versé de "rançon" pour obtenir sa libération, avait auparavant affirmé, depuis Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Une source malienne proche du dossier a toutefois reconnu que des personnes impliquées dans le dossier avaient reçu "des frais" pour pouvoir entreprendre les démarches ayant abouti à la libération de l'otage.

Vêtu d'un grand boubou blanc et coiffé d'un turban, Pierre Camatte, 61 ans, est arrivé mercredi matin tôt à Bamako, à bord d'un vol spécialement affrété depuis Gao (à 1.200 km de la capitale). L'AFP n'a pu rencontrer l'ex-otage, mais le négociateur malien a assuré qu'il était "en bonne santé".

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Nicolas Sarkozy se rend au Mali pour rencontrer l'ex-otage français

Il y a près de trois mois, il avait été enlevé en pleine nuit dans un hôtel de Ménaka (nord-est) par des Maliens de la région qui l'auraient ensuite "vendu" à Aqmi, selon des sources maliennes. Depuis, Camatte aurait été retenu par le groupe de l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de l'assassinat en juin 2009 d'un touriste britannique, l'otage Edwin Dyer.

A présent, des tractations doivent reprendre pour tenter d'obtenir la libération de trois Espagnols et deux Italiens enlevés en Mauritanie et séquestrés par Aqmi dans le désert du nord du Mali.

"Après la libération de Pierre (Camatte), nous allons nous occuper rapidement du cas des autres", a déclaré mardi à l’AFP un négociateur malien.

Après avoir traité avec l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd pour la libération du Français, les négociateurs maliens devaient prendre langue avec l'Algérien Moctar Ben Moctar, qui détient les trois Espagnols.

Une forte rançon est exigée en échange de leur libération, selon une source proche du dossier.

Quant aux deux Italiens, ils sont entre les mains d'Abou Yaya Amane, présenté comme un lieutenant d'Abou Zeïd.

Début février, Aqmi avait donné jusqu'au 1er mars au gouvernement italien pour répondre à ses exigences à propos de l'Italien Sergio Cicala. Les ravisseurs demandaient la remise en liberté des quatre islamistes au Mali mais aussi la sortie de prison de combattants détenus en Mauritanie, selon une source proche du dossier.