Après avoir passé plus de trois mois dans un hôpital saoudien en raison de problèmes cardiaques, le président nigérian, Umaru Yar’Adua, est arrivé à Abuja. Son absence prolongée a plongé le pays dans une crise constitutionnelle profonde.
REUTERS - Le président nigérian, Umaru Yar’Adua, est rentré mercredi dans son pays après plus de trois mois passés dans un hôpital saoudien en raison de troubles cardiaques, a-t-on déclaré de source gouvernementale nigériane.
« Il vient d’atterrir à l’aéroport d’Abuja à bord d’un avion saoudien escorté par l’avion présidentiel. Il est maintenant en chemin vers la résidence (présidentielle) », a-t-on précisé de même source.
Une ambulance attendait en bord de piste au moment où les deux avions atterrissaient, a constaté un journaliste de Reuters à l’aéroport international Nnamdi Azikiwe d’Abuja.
Rien n’a filtré sur l’état de santé actuel du président, qui avait quitté le Nigeria fin novembre pour suivre un traitement à Djeddah en Arabie saoudite, en raison de problèmes cardiaques.
Agé de 58 ans, Umaru Yar’Adua avait dû partir se faire soigner dans une clinique de Djeddah pour une péricardite, inflammation du tissu entourant le coeur, qui peut perturber le rythme cardiaque.
Son absence prolongée a placé son pays, le plus peuplé d’Afrique, au bord de la crise constitutionnelle, et menacé de paralyser l’activité du gouvernement, jusqu’à ce que le vice-président Goodluck Jonathan soit chargé, voici 15 jours, d’assurer l’intérim.
Élections d'ici avril 2011
Ni la présidence nigériane, ni le parti au pouvoir, ni le gouvernement n’ont donné la moindre précision sur l’état de santé du président depuis les lendemains de son départ, ce qui a alimenté les rumeurs.
Une délégation de ministres nigérians s’est rendue lundi en Arabie saoudite pour s’informer de l’état de santé du chef de l’Etat. Il est prévu qu’elle rende compte de sa visite saoudienne mercredi à Abuja, lors du conseil des ministres.
Les suites politiques du retour de Yar’Adua d’Arabie dépendront de son état de santé. Jonathan pourrait continuer d’assurer l’intérim à la tête de l’Etat jusqu’à ce que le président soit suffisamment remis pour reprendre ses fonctions. Mais si son état restait sérieux, au point qu’il ne puisse pas les reprendre, Yar’Adua pourrait céder le pouvoir, ce qui permettrait à Jonathan d’être investi chef de l’Etat.
« La nouvelle de l’arrivée du président provoque beaucoup d’inquiétude à Abuja, notamment parmi les hommes politiques, dont beaucoup étaient déjà dans l’après-Yar’Adua », écrit le journal nigérian Next sur son site internet.
De nouvelles élections sont prévues au Nigeria d’ici avril 2011 et rares sont ceux qui s’attendent à ce que Yar’Adua brigue un second mandat.