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"L'escalade inacceptable" des violences qui secouent la bande de Gaza a été fermement condamnée par le secrétaire général de l'ONU. De son côté, la Maison Blanche affirme qu'Israël ne fait que se défendre.

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Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'en est pris lundi aux dirigeants de la planète, coupables à ses yeux d'une réaction insuffisante face aux violences dans la bande de Gaza.

"Je pense que les partenaires régionaux et internationaux n'ont pas suffisamment agi. Ils devraient en faire davantage", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, les invitant à "recourir à tous les moyens possibles pour mettre fin à la violence et encourager un dialogue politique, en insistant sur les moyens pacifiques de régler les différences".

C'est la troisième fois en trois jours que le diplomate coréen s'exprime sur Gaza, où l'intervention de l'aviation israélienne pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas a fait plus de 325 morts.

Ban Ki-moon a réitéré lundi son appel à un cessez-le-feu immédiat des deux parties.

Evoquant leur réunion programmée mercredi, le secrétaire général de l'Onu a exhorté les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à "agir promptement et sans hésitation pour sortir rapidement de cette impasse".

"Dans le même temps, les autres dirigeants de la planète doivent aussi intensifier leurs efforts pour apporter leur soutien à un règlement à plus long terme de cette question", a-t-il ajouté.

"La nature effrayante de ce qui est en train de se dérouler, en particulier ses effets sur les enfants, qui représentent plus de la moitié de la population (de la bande de Gaza), me trouble profondément", a dit Ban.

"Tout ceci doit cesser. Israël comme le Hamas doivent stopper leurs actes de violence et prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter des victimes civiles. Un cessez-le-feu doit être proclamé immédiatement. Ils doivent aussi réfréner leurs discours incendiaires. Ce n'est qu'alors qu'un dialogue pourra s'engager."

 

Washington souhaite que l’aide humanitaire arrive à Gaza

La Maison Blanche a dit lundi qu'Israël ne faisait que se défendre et n'avait pas l'intention de reprendre le contrôle de la bande de Gaza, et qu'il appartenait au Hamas de faire en sorte que la violence cesse.

La Maison Blanche a également exprimé son inquiétude devant la situation humanitaire de la population de la bande de Gaza. Et a renouvelé son appel à son allié israélien pour qu'il évite les victimes civiles, mais s'est gardée de l'appeler à mettre fin à ses opérations militaires.

Elle a aussi dit que l'administration s'employait à rétablir un cessez-le-feu qui serait "viable" et "durable". La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, a ainsi multiplié les contacts, avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et de nombreux dirigeants étrangers.

"Les Etats-Unis comprennent qu'Israël doive agir pour se défendre", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, en défendant les opérations actuellement menées par Israël comme la réponse à l'intensification des tirs de roquettes du Hamas.

"Israël a signifié clairement qu'il n'entendait pas reprendre Gaza, qu'il veut seulement que les gens du sud d'Israël puissent vivre en paix, sans craindre ce tir de barrage de roquettes", a-t-il dit à Crawford (Texas, sud), où le président George W. Bush s'est retiré dans son ranch pour les fêtes de fin d'année.

Selon M. Johndroe, Israël n'a pas seulement dit publiquement qu'il n'avait pas pour propos de reprendre Gaza, il a aussi transmis le message à son allié américain.

C'est le Hamas qui est responsable de la situation actuelle, a dit M. Johndroe.

"Le Hamas doit cesser ses tirs de roquettes sur Israël et accepter d'observer un cessez-le-feu viable et durable pour que les violences actuelles s'arrêtent", a déclaré M. Johndroe.

"C'est ce à quoi doivent œuvrer toutes les parties, c'est ce à quoi œuvrent les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

M. Bush s'est entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II après l'avoir fait avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite, a indiqué M. Johndroe.

Mais c'était sa secrétaire d'Etat qui était aux avant-postes diplomatiques.

Pour tenter de rétablir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Mme Rice a parlé au Premier ministre israélien, au secrétaire général de l'ONU, au Premier ministre libanais Fouad Siniora, au Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana, ainsi qu'à ses homologues français, britannique, canadien, égyptien, saoudien, turc et israélien, a indiqué le département d'Etat.

Dans le même temps, "nous restons inquiets pour les gens de Gaza et leur situation humanitaire. Nous demandons à toutes les parties impliquées de laisser passer les ravitaillements alimentaires et médicaux", a dit M. Johndroe.

Retrouvez l'émission À la Une avec Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes à Paris.