AFP - Le personnel navigant de British Airways (BA) a revoté massivement (à 80,7%) en faveur d'une grève contre des suppressions de postes et d'autres mesures d'économies, après l'invalidation d'un premier scrutin en décembre, a annoncé lundi le syndicat Unite.

Dans la foulée, le syndicat a indiqué qu'il organiserait jeudi une réunion avec le personnel navigant, lors de laquelle devrait être annoncée la date à laquelle il appellera à la grève.

Le syndicat proteste contre des mesures d'austérité et des suppressions d'effectifs au sein du personnel navigant, décidées par la compagnie pour l'aider à réduire d'importantes pertes. BA prévoit d'essuyer une perte annuelle record sur son exercice s'achevant fin mars, et son patron Willie Walsh n'a de cesse d'insister sur la nécessité de réduire les coûts.

Les employés de cabine de la compagnie britannique s'étaient déjà prononcés en décembre à une majorité écrasante (92,5%) en faveur d'un arrêt de travail, lors d'un scrutin déjà organisé par Unite.

Mais ce premier vote avait été invalidé par la justice britannique, saisie par la compagnie aérienne, en raison d'irrégularités, ce qui avait contraint le syndicat à annuler in extremis une grève de 12 jours qu'il avait prévu d'organiser en pleines vacances de Noël et du Nouvel an.

Cette grève aurait été la première depuis douze ans chez BA et la plus longue de l'histoire de l'aviation au Royaume-Uni.

Unite, qui avait été critiqué en décembre pour ce projet de grève en pleines fêtes de fin d'année, s'est engagé cette fois à ne pas organiser d'arrêt de travail pendant les vacances de Pâques (c'est-à-dire pendant la première quinzaine d'avril), en cas de nouveau vote favorable.

Unite a précisé qu'il avait décidé d'attendre jeudi pour déposer un préavis, afin de laisser une dernière chance de succès à des négociations avec la direction, qui se déroulent sous l'égide de la confédération syndicale TUC.

Mais le syndicat a insisté sur la légitimité du recours à la grève, estimant que les employés, par leur vote, ne faisaient que protester contre "le harcèlement et la présentation trompeuse de la situation" pratiqués par BA.

La direction de la compagnie aérienne britannique s'est dite de son côté "très déçue" de ce vote, "qui apporte une nouvelle menace de grève, complètement injustifiée".

La compagnie a réaffirmé qu'elle ne "laissera pas Unite ruiner le groupe". Elle a confirmé que si une grève intervenait, elle ferait "tout ce qu'elle peut" pour préserver les déplacements de ses clients.

La compagnie s'est préparée en entraînant depuis plusieurs semaines des employés d'autres catégories de son personnel, sur une base volontaire, pour qu'ils remplacent les grévistes si besoin est.

Cette initiative a été reçue comme une provocation par Unite, qui a accusé BA de mettre en danger ses passagers en projettant de faire voler des "briseurs de grève" formés à la va-vite aux procédures d'urgence.

En retour, BA a suspendu 15 membres du personnel navigant, qu'elle soupçonne d'avoir cherché à intimider les volontaires potentiels.