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À Marjah, l'Otan se heurte à une résistance obstinée des Taliban

La vaste offensive lancée dans le fief taliban de la province du Helmand est loin d'être une promenade de santé pour les troupes de l'Otan et de l'armée afghane. La sécurisation de la zone pourrait prendre un mois, prévient l'Alliance atlantique.

AFP - Environ 600 policiers afghans sont désormais déployés dans le centre de Marjah, un bastion des insurgés dans le sud de l'Afghanistan, où les talibans opposaient dimanche une résistance "obstinée" aux troupes internationales et afghanes, selon l'Otan.

Les policiers "sont dans le centre de Marjah, dans le marché", a déclaré à l'AFP le général Muhaidin Ghori, commandant 4.400 soldats afghans engagés aux côtés des forces de l'Otan depuis le 13 février dans une offensive de grande ampleur à Marjah, dans la province du Helmand.

Environ 600 policiers de la toute nouvelle force de protection de la population, appelée "gendarmerie", ont consolidé leurs positions depuis vendredi dans la ville.

"Nous sommes engagés dans le nettoyage et la recherche (de talibans) pour installer des bases et des postes de police permanents", a ajouté le général Ghori.

La sécurisation de l'ensemble de la zone pourrait prendre 30 jours, a prévenu l'Otan.

A Kaboul, le commandement de l'Otan a indiqué que l'opération "progressait bien", mais que les troupes internationales et les soldats afghans rencontraient une résistance "obstinée" dans les districts de Nad Ali et de Marjah avec des bombes artisanales et des combats sporadiques.

Deux soldats de l'Otan ont péri dans l'offensive, l'un samedi, l'autre dimanche.

70 instructeurs français engagés dans l'offensive

Les talibans dans la région de Marjah offrent une résistance "impressionnante", mais sont "un peu désarçonnés" par l'offensive déclenchée par les forces internationales et afghanes, a affirmé dimanche le commandant américain en Irak et en Afghanistan.

"Certains d'entre eux ont été surpris par la manière avec laquelle l'opération a été réalisée. Mais il y a des coriaces qui continuent de se battre sans se poser de questions", a déclaré le général David Petraeus, à la chaîne de télévision NBC.

L'offensive à Marjah "n'est que le début d'une campagne globale" qui a été préparée par le commandant en chef des forces internationales en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, et qui "va durer entre 12 et 18 mois", a averti le haut gradé américain.

A Paris, le chef d'état-major des armées françaises, le général Jean-Louis Georgelin, a, quant à lui, annoncé que la première phase - militaire- de l'opération se prolongerait jusqu'en juin. Quelque 70 instructeurs français d'un Kandak (bataillon) de 400 soldats afghans participent à cette opération, la France comptant près de 3.500 militaires sur le sol afghan.

Quatorze soldats de l'Otan et un seul militaire afghan ont péri depuis le début de l'offensive, selon l'Otan et le gouvernorat local.

Quinze civils ont également été tués, disent les autorités afghanes qui affirment que 45 talibans sont morts dans les combats.

Par ailleurs, l'Otan a annoncé que deux soldats avaient été tués dans des incidents samedi et dimanche dans l'est et le sud du pays, mais pas dans le cadre de l'offensive sur Marjah.

Ces décès portent à 93 le nombre des militaires étrangers morts dans le cadre des opérations liées à la guerre en Afghanistan depuis le début 2010, selon le site internet spécialisé icasualties.org, après une année 2009 de très loin la plus meurtrière pour les forces internationales, avec 520 morts.