Une explosion a fait au moins dix morts et 15 blessés à Ramadi, dans l'ouest de l'Irak. L'attentat-suicide s'est produit à un barrage situé à 150 mètres du gouvernorat de cette région sunnite qui fut dans le passé un fief de la rébellion.
AFP - Au moins dix personnes, dont quatre policiers et une fillette, ont été tuées et 15 blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée jeudi à un point de contrôle à Ramadi à l'ouest de Bagdad, selon une source hospitalière.
"Nous avons reçu pour le moment dix corps, dont ceux de quatre policiers et d'une fillette, et avons soigné 15 personnes à la suite de l'attentat suicide à la voiture piégée", a affirmé une source de l'hôpital de Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, dans la province d'Al-Anbar.
Selon une source policière, l'attentat s'est produit à un barrage situé à 150 mètres du gouvernorat de cette région sunnite qui fut dans le passé un fief de la rébellion.
Le 30 décembre, deux attentats coordonnés avaient déjà visé le conseil provincial d'Al-Anbar à Ramadi, tuant 23 personnes et blessant 30 dont le gouverneur qui avait perdu un bras.
"Il y avait des clients dans mon restaurant au moment de l'explosion. Les vitres ont volé en éclat et l'un de mes employés a été tué en face de moi. Nous sommes sortis et nous avons vu des corps gisant sur le sol", a déclaré Mohammad al-Doulaimi, propriétaire d'un restaurant endommagé par l'explosion.
"Nous n'osions pas nous approcher d'eux car nous craignions qu'une seconde bombe explose comme c'est déjà arrivé plusieurs fois. Même les ambulances et les voitures de la défense civile hésitaient à intervenir", a raconté le patron du restaurant "Rabiah".
Selon lui, "les terroristes essaient de saboter le processus politique pour nous interdire de participer aux élections. Ils veulent que nous rations cette opportunité comme dans le passé".
En 2005, les sunnites avaient boycotté en masse les élections et étaient sous-représentés au Parlement.
Le chef d'Al-Qaïda en Irak, Abou Omar al-Baghdadi, avait menacé vendredi dans un message audio de perpétrer des attaques à l'occasion du début de la campagne électorale pour les législatives du 7 mars.
"Ce qui arrive était prévisible malgré les mesures de sécurité. Il est clair que les groupes d'insurgés vont accroître leurs attaques", a dit pour sa part l'ancien gouverneur d'Al-Anbar, Maamoune Sami Rachid.