
Londres et Dublin demandent aux ambassadeurs d'Israël des explications à propos des faux passeports utilisés par les meurtriers d'un chef du Hamas à Dubaï. Le Mossad "est à 99 %, sinon 100 %" derrière ce crime, selon le chef de la police de Dubaï.
AFP - La police de Dubaï a accusé jeudi le Mossad, le service secret israélien, d'être derrière l'assassinat d'un cadre du mouvement palestinien Hamas tué le 20 janvier dans l'émirat.
"Notre enquête a révélé que le Mossad est impliqué dans le meurtre de (Mahmoud) al-Mabhouh. Il est certain à 99%, sinon à 100% que le Mossad est derrière l'assassinat", a dit le chef de la police, Dhahi Khalfan, à l'édition en ligne du journal The National, relevant du gouvernement d'Abou Dhabi.
"Les indices dont dispose la police de Dubaï montrent un lien clair entre les suspects et des gens en relation directe avec Israël", a ajouté le général Khalfan.
Le Mossad a été pointé du doigt par le Hamas dans l'assassinat de Mahmoud Al-Mabhouh, pourvoyeur d'armes pour ce mouvement islamiste palestinien et l'un des fondateurs de sa branche armée.
Mabhouh, 50 ans, a été tué le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï.
Le 5 février, le chef de la police de Dubaï a affirmé qu'il lancerait un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'il s'avèrerait que le Mossad était responsable de l'assassinat de Mabhouh.
Le général Khalfan a par ailleurs indiqué qu'Interpol avait placé les noms des suspects sur la "notice rouge", la liste des personnes recherchées par la police internationale, après l'annonce par la police de Dubaï que 11 personnes étaient recherchées pour cet assassinat.
Celles-ci étaient munies de passeports européens (trois Irlandais, six Britanniques, un Français et un Allemand).
Les ambassadeurs d'Israël à Londres et Dublin étaient convoqués jeudi par les gouvernements britannique et irlandais pour s'expliquer sur l'utilisation de faux passeports dans l'assassinat d'un cadre du Hamas à Dubaï, à l'origine de vives tensions diplomatiques.
Dans une déclaration au quotidien officiel Al-Bayane publiée jeudi, le général Khalfan a affirmé que les passeports européens utilisés par le commando n'étaient pas des faux.
"Les officiers des services d'immigration ont été formés par des experts de sécurité européens pour détecter les faux passeports", a-t-il dit. "Ils ont appliqué ces procédures à l'aéroport lors de l'arrivée des suspects et n'ont pas détecté de falsification".
Il a ajouté que la police dévoilerait "dans les prochains jours de nouveaux indices, outre les vidéos des caméras de surveillance et les photos" des suspects publiées lundi. "Ces nouveaux indices lèveront tous les doutes" sur l'identité des meurtriers.
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, seul responsable israélien à avoir réagi aux soupçons pesant sur le Mossad, a maintenu le flou sur une éventuelle implication du service secret.
"Il n'y a aucune raison de penser qu'il s'agissait du Mossad israélien. Je crois que la Grande-Bretagne reconnaît qu'Israël est un pays responsable et que nos activités en matière de sécurité sont menées en vertu de règles du jeu très claires, prudentes et responsables. Nous n'avons donc aucune raison d'être inquiets", a-t-il dit.