
A la traîne dans les sondages, le secrétaire d’État aux Transports, Dominique Bussereau, minimise la portée des polémiques qui émaillent la campagne en Poitou-Charentes, où il tente de ravir la présidence de région à la socialiste Ségolène Royal.
Malgré les sondages, Dominique Bussereau garde le sourire. Donné battu au deuxième tour en Poitou-Charentes par la présidente sortante socialiste Ségolène Royal, le candidat UMP estime "qu’il y a toujours une marge de progression quand on est challenger. Quand on est sortant, on est assis sur sa notoriété et sur sa
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connaissance des réseaux. Ça se joue toujours dans les derniers moments de la campagne. Cette progression peut se faire par la qualité des candidats et de leur campagne".
Pour le moment, cette dernière a pris une tournure plutôt violente. Début février, le maire socialiste d’Angoulême a ainsi comparé le mouvement des jeunes du parti de la majorité "aux jeunesses hitlériennes" tandis que le maire UMP de Lagord lançait lors d’un meeting que Ségolène Royal gérait la région "de façon dictatoriale".
Dans le même temps, Dominique Bussereau s’est retrouvé dans le collimateur de ses adversaires pour avoir assimilé les candidats centristes du MoDem, ralliés à Ségolène Royal, à "des harkis". La semaine dernière, des partisans de l’ex-candidate à la présidentielle l’ont "accueilli" avec des pancartes "Insultes", "Mépris" et "150 000 morts" alors que le candidat visitait une usine.
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"Il faut vraiment qu’il y ait beaucoup de gens qui aient du temps à perdre sur Internet ou sur Twitter pour en faire un dérapage", se défend le secrétaire d’État, qui s’est excusé "quelques minutes après" d'avoir "utilisé un mot à mauvais escient".
Heuliez s’invite dans la campagne
Dominique Bussereau a également été attaqué pour avoir critiqué l’attitude de Ségolène Royal dans le dossier Heuliez, un équipementier automobile de la région mis sous tutelle judiciaire dans l’attente d’un repreneur. L’ex-candidate à la présidentielle, qui l’accuse de l’avoir traitée de "menteuse", a même porté plainte contre lui en janvier dernier.
"À un moment, j’ai dit que Mme Royal ne disait pas la vérité puisqu’elle omettait de rappeler que l’État était prêt à aider deux fois plus l’entreprise Heuliez que ne le faisait la région Poitou-Charentes. De temps en temps, quand on a en face de soi quelqu’un qui a beaucoup d’assurance et de fanfaronnade, il faut rappeler la réalité, ce qui n’est pas toujours agréable pour celle qui l’entend", explique sans remord le président du Conseil général de la Charente-Maritime.
L’Etat cherche actuellement un autre repreneur que celui désigné en juillet

2009, Bernard Krief Consulting (BKC), ce dernier n’ayant pas encore apporté au sous-traitant en difficulté les 15 millions d’euros qu’il avait promis. La région Poitou-Charentes a déjà injecté 5 millions d’euros, tandis que le gouvernement promet de verser 10 millions quand une solution sera trouvée.
Même si ce dossier hautement symbolique "ne mérite pas d’être politisé", comme le souhaite le Secrétaire d’Etat aux Transports, un déblocage de la solution d’ici à l’élection pourrait devenir un atout de poids en fin de campagne.