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La justice française demande un report dans l'affaire Kakavand

La Cour d'appel de Paris a demandé un complément d'information pour pouvoir statuer sur la demande d'extradition d'un ingénieur iranien vers les États-Unis. Une affaire qui pourrait avoir des répercussions sur le sort de la Française Clotilde Reiss.

Une affaire judicaire vient, de nouveau, assombrir les relations diplomatiques entre Paris et Téhéran. La Cour d’appel de Paris a demandé, mercredi, un complément d'enquête concernant la demande d’extradition par Washington d'un ingénieur iranien, Majid Kakavand, accusé par la justice américaine d'avoir violé l'embargo commercial entre les États-Unis et l'Iran.

Arrêté en mars 2009 à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle à Paris, il a passé cinq mois en prison avant d’être placé sous contrôle judicaire en France. Les États-Unis demandent son extradition pour avoir acheté sur Internet des produits électroniques à des sociétés américaines, violant ainsi l'embargo commercial.

Cette affaire n’avait pas particulièrement retenu l’attention des autorités françaises et iraniennes jusqu’à l’arrestation de Clotilde Reiss, le 1er juillet dernier en Iran. Accusée d’avoir participé à des manifestations et pris des photos, la jeune universitaire française est en liberté surveillée à l’ambassade de France à Téhéran, où elle attend toujours l’issue de son procès, dont la dernière audience s’est tenue le 16 janvier dernier.

"La justice iranienne tarde à rendre sa décision dans l’affaire Clotilde Reiss, peut-être attend-elle de voir comment le cas Majid Kakavand va être réglé en France avant de prendre une décision" s’interroge Marion Gaudin, qui couvre pour France 24 le procès de l’ingénieur iranien depuis la Cour d’appel de Paris.

Les destins des deux prévenus semblent désormais liés aux tensions diplomatiques entre Paris et Téhéran. Ils se retrouvent malgré eux au milieu d’un imbroglio politico-judiciaire, fait de déclarations menaçantes et d’accusations. Les autorités iraniennes ont ainsi réclamé en décembre 2009 la libération de Najid Kakavand, mettant en cause la France, qui selon elles, "agit sous la pression de Etats-Unis".