Sélectionné au sein de l'équipe suisse quelques jours seulement avant le début des JO de Vancouver, le Suisse Didier Défago décroche l'or olympique dans la descente homme.
AFP - Didier Défago, qui avait arraché sa sélection en dernière minute, a remporté lundi sur la piste de Whistler la course la plus prestigieuse des JO, la descente, un titre que la Suisse attendait depuis le succès du grand Pirmin Zurbriggen, en 1988 déjà au Canada, aux Jeux de Calgary.
Dossard 18, le skieur de Morgins a compris dès son arrivée au bas de la piste Dave Murray qu'il avait frappé fort, en passant devant le Norvégien Aksel Lund Svindal et l'Américain Bode Miller, pour 7 et 9/100.
Pour sa part,le Savoyard David Poisson a signé une descente solide pour prendre la 7e place, à 51/100, beaucoup mieux qu'Adrien Théaux (16e) et surtout Yohan Clarey (27e).
Certes, il restait l'autre Didier que la Suisse attendait. Didier Cuche, le roi de Kitzbühel avec un doublé descente-super-G il y a trois semaines.
Tout au long des relevés chronométriques, le match fut ouvert entre les deux partenaires. Avant que Cuche lâche sur la fin, pour terminer 6e, pas très loin à 36/100. Mais déjà dans l'ombre quand les feux de la rampe s'allumaient pour Défago, le discret.
"C'est une des plus belles journée de ma vie, a déclaré le médaillé d'or, 32 ans. Je savais que je pouvais bien faire mais pas aussi bien".
"J'avais connu une grande année 2009 avec mes victoires successives à Wengen et Kitzbühel (en janvier 2009)", a-t-il rappelé.
Grâce à ce doublé prestigieux, le Valaisan avait retrouvé la une après plusieurs saisons en pointillés à vouloir confirmer un premier succès de Coupe du monde, en super-G à Val Gardena en décembre 2002.
Expérimenté
"Après trois jeux Olympiques et beaucoup de Championnats du monde, je voulais revenir avec une médaille. C'était une course folle, pas très facile et différente des entraînements. Je pense que l'expérience a fait la différence", a souligné Defago, qui avait arraché sa place dans l'équipe suisse à l'issue des entraînements la semaine dernière.
Défago a trouvé des conditions favorables. En effet, les températures négatives de la nuit, succédant aux intempéries des derniers jours, et le travail des volontaires avaient permis de recomposer le revêtement neigeux.
Si la luminosité et les conditions de neige ont pu varier au fil des passages, le podium atteste que la course n'a pas été une loterie.
"La piste était vraiment en bon état pour faire du bon ski", a d'ailleurs remarqué Svindal, champion du monde de descente en 2007. Loin de se plaindre des centièmes perdus, le Norvégien (27 ans) a retenu l'esprit olympique. "C'est vraiment extraordinaire de voir son nom en haut du tableau. Je suis vraiment heureux", a-t-il noté.
"J'ai pris beaucoup de plaisir. J'étais nerveux au départ, mais une fois parti, je me sentais bien. Il est difficile de ne pas faire de fautes quand on pousse à fond", a remarqué Miller, toujours en quête de l'or olympique pour couronner son palmarès fourni.
Comme Cuche (35 ans), l'Autrichien Michael Walchhofer (34 ans) avait l'avantage de l'expérience, qu'il a dilapidé: "Je me suis trop focalisé sur la médaille et pas assez sur les skis", a-t-il reconnu, déçu de sa dixième place.