
Invoquant la situation financière, la direction de l'entreprise Philips EGP, à Dreux, avait annoncé, samedi, la suppression de 212 emplois et la fermeture définitive de l'usine.
AFP - Les salariés de l'entreprise Philips EGP de Dreux, réunis en assemblée générale lundi matin, ont voté en faveur d'une action judiciaire contre la direction de Philips qui empêche les salariés de rentrer dans l'entreprise, a annoncé lundi Manuel Georget, délégué CGT.
"Nous allons assigner l'entreprise en référé parce qu'elle empêche les salariés de se rendre sur leur poste de travail", a-t-il indiqué.
"Un huissier est actuellement sur place pour constater l'obstruction de l'entrée de l'usine par des vigiles", selon M. Georget, qui assure que "la totalité des salariés menacés de licenciements étaient présents lundi matin pour prendre leur travail normalement".
Les salariés ont pu se rendre en revanche dans le restaurant d'entreprise pour tenir l'assemblée générale, selon la même source.
Invoquant la situation financière, la direction de Philips EGP a annoncé samedi, dans une lettre aux salariés, la suppression de 212 emplois avec la fermeture définitive de son usine, dont le personnel avait tenté d'assurer la gestion sous forme de coopérative ouvrière en janvier.
La CGT avait indiqué dimanche qu'un second courrier, dont l'AFP a eu copie, a été adressé aux salariés, leur proposant un reclassement en Hongrie.
"Philips propose aux salariés, des postes d'opérateurs à Szekesfehervar en Hongrie en CDI payés 450 euros par mois, sur douze mois, avec la condition de pratiquer la langue hongroise. C'est vraiment se moquer du monde", s'était indigné M. Georget.
La fermeture programmée du site de Dreux avait été annoncée pour la première fois le 8 octobre dernier. L'entreprise spécialisée dans la fabrication de téléviseurs à écran plasma avait déjà supprimé 350 emplois en 2005 et 279 en 2008.
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a souligné dimanche les efforts de revitalisation de Philips EGP, après la fermeture définitive de l'usine, qui sera remplacée notamment par un centre d'appels, 300 nouveaux emplois étant déjà assurés, selon lui.
Les entreprises comptant au total plus de 1.000 salariés qui lancent des plans sociaux sont soumises à une obligation légale dite de revitalisation, qui consiste en une aide à la création d'autant d'emplois que ceux détruits dans une région.