Le 13 février, plusieurs milliers de personnes sont attendues à Dresde pour rendre hommage, comme chaque année, aux victimes des bombardements alliés durant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Un rassemblement néo-nazi organisé par la frange radicale de l'extrême droite, le parti NPD.
En vertu de la liberté d’expression, l’office allemand de protection de la jeunesse n’est pas en mesure d’interdire la distribution d'un disque produit par le parti d'extrême droite NPD devant les écoles. Un CD qui contient pourtant des chansons de groupes néonazis et des interviews de membres du parti.
Depuis 2005, les compilations de ce genre jouent un rôle essentiel dans la propagande du NPD auprès des jeunes. Le NPD en aurait distribué gratuitement plusieurs dizaines de milliers dans toute l’Allemagne et son contenu est également largement diffusé sur internet.
Les groupes sélectionnés par le NPD pour ce CD sont tout sauf innofensifs selon Jan Buschbom, qui travaille pour un réseau de prévention de la violence à Berlin : "Ils ne cachent pas leur admiration pour Adolf Hitler et pour la politique du parti national-socialiste allemand", affirme-t-il. Mais sur ce CD, les morceaux choisis sont les moins virulents de leur répertoire."
Le NPD est en effet habitué à jouer au chat et à la souris avec la justice. Aussi, les parole des groupes aux noms pourtant évocateurs, comme Division Germania, n’incitent donc pas à la haine raciale, mais le message véhiculé par leur musique est clair.
Résultat : impossible de faire interdire la distribution de ce CD. Il revient donc aux établissements scolaires de faire barrage à la propagande néonazie légale.
Et c’est d’autant plus nécessaire que le recrutement à la sortie des écoles a fait ses preuves : aux élections régionales de Saxe l’année dernière, 14% des électeurs du NPD avaient moins de 25 ans, une proportion plus importante que pour tous les autres partis.