
De nombreux Iraniens, qui ont manifesté contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, ont trouvé refuge en Turquie. France 24 a rencontré l'un de ces opposants, un photographe qui a couvert ces évènements et qui risque la prison.
De nombreux Iraniens, qui ont pris part aux manifestations après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, ont dû quitter le pays pour éviter des représailles. Beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge en Turquie, pays qui partage une longue frontière avec l'Iran. Comme près de 600 de ses compatriotes, Javad Moghimi, un jeune photo-reporter, a fuit l'Iran pour la Turquie il y a six mois. Parce qu'il a couvert les événements qui ont suivi l'élection présidentielle controversée, cet opposant, âgé de 25 ans, risque la prison dans son pays.
“J'ai pris des photos clandestinement parce que les autorités et l'agence de presse iranienne pour laquelle je travaillais nous avaient interdit de diffuser des images et des informations sur les manifestations. J’ai alors décidé de travailler pour des agences de presse occidentales, même s’il y avait une pression énorme sur les journalistes et les photographes, parce qu’il fallait témoigner des choses importantes qui se passaient en Iran”, explique Javad Moghimi.
Réfugié politique
L'une de ses photos symbolisant le soulèvement de la jeunesse contre la réélection dAhmadinejad a fait la une du magazine Time. Il en est très fier même si cette image est à l'origine de son exil. Après sa publication, il s'est, en effet, retrouvé dans la ligne de mire des autorités. Condamné à l’exil, Javad Moghimi souhaite obtenir le statut de refugié politique, un processus long et difficile en Turquie. "Plusieurs de mes amis ont été arrêtés, et beaucoup de journalistes et photographes sont en prison. Je suis sûr qu'il va y avoir d'autres manifestations pour l'anniversaire de la révolution et que d'autres personnes vont vouloir témoigner mais je crains une nouvelle vague de répression", déclare Javad Moghimi.
L'Iran s'apprête à célébrer, jeudi, le 31e anniversaire de la Révolution islamique de 1979. Les principaux opposants au président Ahmadinejad ont appelé leurs partisans à descendre dans la rue pour faire entendre leurs voix, entraînant plusieurs mises en garde du pouvoir.
Javad Moghimi sait que son exil pourrait durer un certain temps, car le régime dit-il “ne tombera pas du jour au lendemain”. Mais il garde l'espoir de pouvoir retourner un jour en Iran et y pratiquer son métier librement.