
Face au Maroc, Youssouf M'Changama est déterminé à jouer les trouble-fêtes avec les Comores. © Kenzo Tribouillard, AFP
Les Comores sont prêtes à écrire un nouveau chapitre de leur jeune histoire. La nation de l'océan Indien, seulement affiliée à la Fifa depuis 2005, disputera au Maroc sa deuxième phase finale de la CAN. Avec cette fois, l'opportunité et l'honneur de participer au match d'ouverture contre le Maroc, hôte de l'édition et grandissime favori, dimanche 21 décembre.
"Nous avons de la chance de participer à ce match. C'est un honneur pour le pays tout entier, pour les joueurs, pour le staff, pour tous ceux qui ont contribué à la qualification", expliquait le sélectionneur des Comores, Stefano Cusin, lors d'une interview récente à France 24. "Ça ne nous fait pas peur, bien au contraire. Cela nous donne du courage. Jouer ce genre de match est extraordinaire."
"On n'a rien à perdre", affirme Stefano Cusin
Aujourd'hui 108es au classement Fifa, les Comoriens ont pour ambition de reproduire leur performance de la CAN 2021, durant laquelle ils étaient parvenus à franchir la phase de groupes avant de tomber en huitièmes de finale. Il faudra pour cela survivre au groupe A très relevé qui compte le Maroc, le Mali et la Zambie.
En direct Suivez les résultats et le classement du groupe A
Pour autant, il en faut plus pour faire peur à Stefano Cusin, l'ambitieux sélectionneur des Comores. Il aborde ce premier match avec sérénité et l'envie de voir ses hommes créer la surprise, malgré les grandes qualités de son premier adversaire :
"C'est la meilleure équipe en Afrique. C'est une équipe redoutable qui est complète dans tous les compartiments de jeu. C'est une équipe qui a connu l'expérience d'une demi-finale de Coupe du monde et qui joue à domicile. Sur le papier, cette CAN leur est destinée...", analyse l'Italien. "Mais le sport et surtout le football, ce sont des surprises. Il y a des imprévus, les pronostics sont déjoués et ça ne se termine jamais comme on pense. Nous y allons avec le maximum d'enthousiasme. On n'a rien à perdre."
Pour afficher ce contenu Instagram, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixUn plan de jeu clair et pas de pression
Rien à perdre mais déjà une petite idée de la manière de procéder pour bousculer le géant marocain :
"D'un point de vue émotionnel, il faudra profiter du moment. D'un point de vue technique ou tactique, il faut mettre des choses en place, comprendre ce qu'ils font pour mettre l'équipe d'en face en danger et comprendre ce qui les met eux en danger. L'important, c'est d'avoir une idée de jeu. J'ai remarqué que tous ceux qui ont essayé de "mettre le bus" devant le but face au Maroc, ça s'est terminé par une défaite."
Enfin, le technicien avertit que la gestion du stress sera capitale pour les deux équipes : "C'est eux qui auront la pression puisqu'ils jouent à domicile. Ils ont l'obligation de gagner non seulement ce match, mais aussi la compétition."
Au Cameroun, les Comores avaient déjà défié le pays hôte
Les Comores sont décidément abonnés aux pays hôtes. Lors de leur première phase finale en 2022, ils avaient affronté en huitième de finale le Cameroun, qui accueillait la compétition cette année-là, en pleine pandémie de Covid-19. Un match qui avait tourné au tragique en dehors du terrain : huit morts dans une bousculade et au rocambolesque sur la pelouse.
Petits Poucets de la compétition, les Comores avaient eu le malheur de voir sept de leurs joueurs contrôlés positifs avant ce match couperet. Parmi eux, deux des trois gardiens. Le dernier s'étant blessé lors d'un des matches de poule, c'était Chaker Alhadhur, modeste latéral droit passé notamment par le Stade Malherbe de Caen qui s'y était collé. Malgré un match héroïque, disputé à 10 contre onze, les Cœlacanthes avaient fini par s'incliner. Mais leur vaillance avait fait le tour du monde, élevant les Comoriens au stade de héros.
À voiraussi CAN 2022 : "Malgré la défaite, les Comores sont les vainqueurs du jour"
Sans doute le même genre de statut que vise Stefano Cusin à l'issue du match d'ouverture.
