
Des chars israéliens bloquent la route côtière menant à la ville de Gaza alors que des Palestiniens déplacés se rassemblent sur la route côtière près de Wadi Gaza, le 9 octobre 2025. © Abdel Kareem Hana, AP
Alors qu'Israël et le Hamas ont conclu, dans la nuit de mercredi à jeudi, un accord sur la première phase du plan Trump pour la paix à Gaza, cette annonce éclipse une réunion prévue jeudi 9 octobre à Paris sur l'avenir du territoire palestinien.
L'accord devant mettre fin aux deux années de guerre dévastatrice et conduire à la libération des otages israéliens doit être signé jeudi en Égypte, selon une source palestinienne proche du dossier.
Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères du "Quint européen" – Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni–, du "Quint arabe" – Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Jordanie, Qatar – ainsi que ceux de l'UE, du Canada et de Turquie seront réunis dans la capitale française pour travailler sur "le jour d'après".
Emmanuel Macron, qui a salué "l'espoir immense" soulevé par l'accord entre Israël et le Hamas et émis l'espoir qu'il permette "l'ouverture d'une solution politique fondée sur la solution à deux États", doit s'adresser à eux en ouverture des discussions à 17 h.
Le président français recevra auparavant à l'Élysée le cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, le Premier ministre du Qatar, qui est l'un des médiateurs des négociations de Charm-el-Cheikh.
Une réunion qui tombe "finalement plutôt bien"
La réunion de Paris a été organisée plusieurs jours avant l'annonce de l'accord, pour permettre de poursuivre les "efforts menés par la France depuis de longs mois pour mettre fin à la guerre à Gaza et ouvrir un chemin vers la paix", selon une source diplomatique française.
Elle tombe "finalement plutôt bien puisque les ministres vont pouvoir se concentrer sur les engagements concrets sur l'après-guerre", a réagi un autre diplomate européen.
Cela "permettra de travailler à la mise en œuvre du plan de paix et à l'opérationnalisation des principaux paramètres du 'jour d'après'", selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères publié jeudi: la sécurité, la gouvernance et la reconstruction.
Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a répété jeudi que l'Italie était "prête à prendre sa part pour consolider le cessez-le-feu, acheminer de nouvelles aides humanitaires et participer à la reconstruction de Gaza".
Sur le plan sécuritaire, les Européens sont favorables à la mise en place d'une mission internationale de stabilisation à Gaza, sous l'égide des Nations unies, avec l'objectif de transférer progressivement les responsabilités en matière de sécurité intérieure à une Autorité palestinienne réformée à Gaza.
"Sécuriser Gaza de manière autonome"
Cette force a vocation à remplacer l'armée israélienne et travailler à désarmer le Hamas, l'un des points du plan du président américain Donald Trump.
L'Italie est "prête à envoyer des militaires en cas de création d'une force internationale de paix visant à la réunification de la Palestine", a souligné Antonio Tajani jeudi.
L'Indonésie a également fait savoir qu'elle serait prête à envoyer des troupes.
La France table plutôt sur une aide sous la forme de formations des forces de sécurité palestiniennes et/ou d'un soutien financier pour leurs équipements par exemple.
Les pays arabes ont, eux, "marqué leur intérêt" sans annonce concrète, selon des diplomates européens. Une rencontre entre Jean-Noël Barrot et ses homologues du "Quint arabe" est prévue avant la réunion plénière.
Au total, "10 000 membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne seraient nécessaires pour sécuriser Gaza de manière autonome", selon un document de travail qui avait été présenté aux pays arabes par la France en septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU et dont l'AFP avait obtenu une copie.
Une initiative française "superflue", selon Israël
Israël a vertement critiqué mercredi l'initiative française, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar estimant sur X que celle-ci était "superflue et préjudiciable".
C'est "une tentative supplémentaire du président Macron de détourner l'attention de ses problèmes intérieurs au détriment d'Israël", a-t-il ajouté, en référence à la crise politique en France, sans Premier ministre depuis lundi.

Le grand absent de la réunion sera le secrétaire d'État américain Marco Rubio, dont la venue a été un temps annoncée. Pour l'heure, les États-Unis, bien qu'incontournables, ne sont donc pas représentés.
Annoncé le 29 septembre, le plan du président américain Donald Trump prévoit une première phase avec un cessez-le-feu et la libération dans les 72 heures des otages.
La seconde phase doit se concentrer sur le retrait par étapes de l'armée israélienne et le désarmement du Hamas, des sujets précisément au cœur des discussions de Paris.
Avec AFP