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Les Bourses plombées par les mauvais chiffres du chômage américain

Minées par la hausse du taux de chômage américain, les places financières dégringolent. Autre motif d'inquiétude pour les marchés boursiers : la crise budgétaire grecque qui menace de s'étendre au Portugal et à l'Espagne.

REUTERS - Les marchés boursiers ont lourdement chuté jeudi, en Europe et aux Etats-Unis, les investisseurs s'interrogeant sur la santé de l'économie mondiale après une hausse inattendue du chômage hebdomadaire aux Etats-Unis et face aux doutes sur la situation financière de certains pays de la zone euro.

Face à la correction boursière qui s'est répercutée sur les cours du pétrole, qui ont perdu 5%, les investisseurs se sont rués sur les obligations et plus particulièrement les Bund allemands et le papier émis par le Trésor américain.

A Wall Street, l'indice Dow Jones a perdu 2,61% ou 268,37 points, à 10.002,18 points,

après être passé un moment sous la barre des 10.000 points. 

L'indice Standard & Poor's 500, qui sert de référence des gérants et le Nasdaq Composite ont perdu environ 3% chacun. A Paris, le CAC 40 a cédé 2,75%, terminant la séance en dessous des 3.700 points.

A l'ouverture de la Bourse de Tokyo vendredi, l'indice Nikkei , suivant cette tendance, reculait de 2,5%. L'indice de la Bourse de Séoul  cédait près de 3%.

Dans les pays du sud de la zone euro dont les finances publiques sont considérées comme fragiles, Espagne, Grèce et Portugal, les marchés boursiers ont dégringolé, tandis que l'euro se traitait à moins de 1,38 dollar pour la première fois depuis juin.

A la Bourse de Madrid, l'indice Ibex 35 a perdu près de 6%, tandis qu'au Portugal, considéré comme le prochain maillon faible de la zone euro, la Bourse de Lisbonne  abandonnait 5%, tirée par une chute de 7,5% de Millennium BCP, sa plus grande banque.

L'écart entre le rendement des emprunts d'Etat portugais et allemand s'est creusé à 161 points de base.

Lors de la conférence de presse suivant la décision de la BCE de maintenir inchangés ses taux directeurs, son président Jean-Claude Trichet a rappelé qu'il était vital que chacun des pays de la zone euro remplisse les conditions exigées par le pacte de stabilité.
 
La Grèce n'envisage pas de solliciter le FMI

Le gouvernement portugais a réaffirmé jeudi sa volonté de ramener le déficit budgétaire sous 3% du PIB d'ici 2013, mais une commission parlementaire a voté dans la soirée un texte présenté par l'opposition de centre droit et communiste, sur des transferts financiers aux régions de Madère et des Açores.

Ce texte, selon le gouvernement socialiste minoritaire, pourrait alourdir la dette de 100 millions d'euros et risque de remettre en cause les efforts pour résorber le déficit.

Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a assuré que la situation du Portugal, pas plus que celle de l'Espagne, ne menaçait la stabilité de la zone euro. "Elles ne sont pas un risque", a-t-il déclaré.

A propos de l'Espagne, les marchés s'interrogent sur la marge de manoeuvre du Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero pour redresser les finances du pays dans un pays où le taux de chômage approche 20%. Des manifestations sont attendues à la fin du mois contre le projet du gouvernement socialiste de
porter l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.

A Athènes, la Bourse a perdu 3,3%, l'indice des bancaires reculant de 5,4%. La Grèce, dont le plan d'austérité a été approuvé mercredi à Bruxelles, n'envisage pas de demander l'aide du Fonds monétaire international (FMI) pour faire face à ses difficultés budgétaires, a déclaré jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Dimitris Droutsas.

Quelques heures auparavant, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, avait déclaré que son institution était prête à intervenir pour aider Athènes, si on le lui demandait, mais avait ajouté ne pas croire au scénario d'une banqueroute de la Grèce.

Outre les inquiétudes sur la situation financières de certains pays de la zone euro, les marchés s'interrogent plus globalement sur la force de la reprise économique mondiale.

Aux Etats-Unis, les demandes d'indemnisation du chômage ont augmenté de façon inattendue la semaine dernière, à 480.000 alors que le marché attendait un chiffre de 460.000.

Ce chiffre a pu être considéré de mauvais augure à la veille de la publication des chiffres mensuels de l'emploi, très suivis.

"Nous avons été gâtés l'an dernier avec un marché qui n'a pratiquement pas cessé de monter depuis son point bas de mars", a estimé Bob Doll, responsable des investissements en actions chez BlackRock, à propos de Wall Street. "La phase de correction n'est sans doute pas terminée".