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Gaza-ville : les Palestiniens fuient l'offensive meurtrière de l'armée israélienne
Au lendemain d'une campagne militaire terrestre et aérienne lancée sur la ville de Gaza par l'armée israélienne, de nombreux Palestiniens ont fui, mercredi. Sur le plan diplomatique, la Commission européenne a proposé de taxer certains produits agricoles israéliens importés dans l'UE.
Des Palestiniens déplacés, fuyant le nord de Gaza, le 17 septembre 2025. © Mahmoud Issa, Reuters

De longues files de voitures roulant vers le sud de l'enclave. Les Palestiniens fuient en nombre la ville de Gaza, cible d'une offensive majeure de l'armée israélienne dont les bombardements ont fait mercredi 17 septembre des dizaines de morts à travers le territoire.

Fort du soutien américain, Israël a annoncé le début mardi d'une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville pour y anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a annoncé l'ouverture jusqu'à vendredi 9 h GMT d'un nouveau passage pour permettre aux habitants de fuir la plus grande ville du territoire palestinien. Il traverse la rue Salaheddine qui coupe la bande de Gaza en son milieu du nord au sud.

"Même l'enfer serait plus clément"

"C'est comme vivre le Jugement dernier ou en enfer, mais même l'enfer serait plus clément", s'exclame Fatima Lubbad, 36 ans, qui a parcouru quasiment à pied avec ses quatre enfants environ 10 km pour arriver à Deir al-Balah après sa fuite de Gaza-ville. "J'ai dû dormir avec mes enfants dans la rue", dit-elle à l'AFP.

De jour et parfois de nuit, à pied, en voiture, à bord de charrettes tirées par des ânes ou de camions, des Palestiniens, emportant quelques effets personnels, quittent Gaza-ville, après les appels d'évacuation israéliens, selon des images de l'AFP.

Gaza-ville : les Palestiniens fuient l'offensive meurtrière de l'armée israélienne
Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre les destructions dans le territoire palestinien, le 17 septembre 2025. © Jack Guez, AFP

Mais Oum Ahmed Younès, 44 ans, affirme qu'elle n'a pas les moyens de payer des frais de transport. De plus, "il n'y a pas de tentes ou alors les prix sont exorbitants. Cela coûte moins cher de mourir".

Mercredi, la Défense civile palestinienne a fait état de 64 morts dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza, dont 41 à Gaza-ville.

"Mon garçon est en train de mourir"

Dans le camp de Chati à Gaza-ville, un immeuble a été détruit dans un bombardement qui a tué quatre personnes dont une femme et son enfant, d'après la même source.

"Assez ! Nous voulons vivre, nous ne voulons pas mourir (...) Dites à Netanyahu que nous ne voulons pas mourir !" a affirmé Mohammed al-Danf sur le site touché, alors que des habitants aidaient à rechercher des survivants sous les décombres.

Gaza-ville : les Palestiniens fuient l'offensive meurtrière de l'armée israélienne
Une photo prise depuis le sud d'Israël montre des véhicules militaires israéliens déployés près de la barrière frontalière avec le territoire palestinien assiégé, le 17 septembre 2025. © Jack Guez, AFP

L'offensive à Gaza-ville a été condamnée à l'étranger, mais aussi en Israël où une grande partie de la population s'inquiète pour les otages retenus dans la bande de Gaza.

À Jérusalem, des proches d'otages ont manifesté devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Mon garçon est en train de mourir là-bas. Mais au lieu de le ramener (...) vous avez tout fait pour ne pas le faire revenir", a dit à l'adresse de M. Netanyahu Ofir Braslavski, le père de Rom, otage à Gaza.

Propositions de sanctions inédites de Bruxelles

Sur le plan diplomatique, la Commission européenne a proposé mercredi de taxer certains produits israéliens - essentiellement agricoles - importés dans l'UE, mais ces mesures, inédites depuis le début de la guerre à Gaza, ont toutefois peu de chances d'être retenues par les Vingt-Sept.

Elle a également réitéré sa proposition de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite et des colons "extrémistes" en Cisjordanie. Une dizaine de responsables du Hamas sont également sur la liste des sanctions proposées.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a plaidé devant la presse la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas.

"Un cessez-le-feu immédiat est indispensable", a souligné sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Israël a déjà exhorté Bruxelles à ne pas aller de l'avant avec ses propositions. "Toute sanction recevra une "réponse appropriée", a promis mercredi son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar.

"La pression par des sanctions ne fonctionnera pas," avait-il déjà assuré, dans une lettre à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Avec AFP