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L'Espagne veut "mettre fin au génocide à Gaza", Israël dénonce "une campagne antisémite"
Israël a accusé lundi l'Espagne de mener "une campagne antisémite", après l'annonce par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, d'un embargo sur les ventes d'armes vers l'État hébreu ou l'interdiction d'accueillir dans les ports espagnols des navires de carburant pour les soldats israéliens. De son côté, Madrid rejette des "accusations fausses et calomnieuses".
Cette photo prise le 8 septembre 2025 et fournie par le palais de la Moncloa montre le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez annonçant plusieurs mesures afin de "mettre fin au génocide à Gaza". © Borja Puig de la Bellacasa, AFP

Le torchon brûle entre Israël et l'Espagne. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gidéon Saar, a accusé lundi 8 septembre l'Espagne de mener "une campagne antisémite", après l'annonce par le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, d'une série de mesures destinées à mettre fin à ce qu'il a qualifié de "génocide à Gaza".

"Le gouvernement espagnol adopte une ligne hostile et anti-israélienne, avec une rhétorique violente et empreinte de haine", a affirmé Gidéon Saar. "La tentative du gouvernement corrompu de Sánchez de détourner l'attention de graves affaires de corruption par une attaque anti-israélienne et antisémite continue apparaît évidente", a-t-il encore dit.

"Aujourd'hui, nous traçons une ligne rouge ici, démontrant que nous ne le tolérerons plus de leur part", a déclaré Gidéon Saar aux journalistes lors d'une conférence de presse avec son homologue hongrois Peter Szijjarto à Budapest, où il effectue une visite.

Les mesures annoncées par Pedro Sánchez comprennent un embargo sur les armes contre Israël et une interdiction pour les navires transportant du carburant destiné à l'armée israélienne d'utiliser les ports espagnols.

Deux membres du gouvernement persona non grata

Gidéon Saar a par ailleurs invité l'Espagne et la France à créer un État palestinien sur leurs "propres" et "vastes territoires", "s'ils sont si enthousiastes" à cette idée.

Il a ajouté qu'Israël "ne risquerait pas" sa sécurité en ayant des "frontières indéfendables", avec une "organisation terroriste" juste à côté. "Nous ne répéterons pas les erreurs du passé," a-t-il déclaré devant les journalistes.

Dans la foulée, le ministère espagnol des Affaires étrangères a fermement rejeté les "accusations fausses et calomnieuses d'antisémitisme" de la part d'Israël. Madrid a également critiqué "l'inacceptable interdiction d'entrée en Israël de deux membres du gouvernement espagnol" appartenant à la plateforme de gauche radicale Sumar et très hostiles envers Israël, annoncée peu auparavant par Gideon Saar.

"Le gouvernement espagnol ne se laissera pas intimider dans sa défense de la paix, du droit international et des droits de l'homme", a assuré le ministère espagnol dans un communiqué.

Gidéon Saar a annoncé que son gouvernement interdirait l'entrée en Israël à la vice-présidente du gouvernement et ministre du Travail espagnole Yolanda Díaz, ainsi qu'à la ministre de la Jeunesse et de l'Enfance, Sira Rego, d'origine palestinienne, toutes deux membres de la plateforme Sumar.

La position du gouvernement espagnol, dans un pays où ont fréquemment lieu des manifestations pro-palestiniennes comme celles qui ont perturbé ces derniers jours le Tour cycliste d'Espagne, a déjà provoqué des tensions avec Israël, qui n'a plus d'ambassadeur à Madrid depuis la reconnaissance de l'État de Palestine par le gouvernement de Pedro Sánchez en mai 2024.

Avec AFP