
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a accepté de reprendre les négociations sur le nucléaire, le 22 août 2025. © Eraldo Peres, AP
Le programme nucléaire iranien était au cœur d'un échange téléphonique, vendredi 22 août, entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et plusieurs dirigeants européens. Selon Jean-Noël Barrot, ils ont discuté des "sanctions contre l'Iran" qu'ils s'apprêtent "à réappliquer", rapporte-t-il dans une publication sur X.
De nouvelles négociations doivent avoir lieu mardi entre Iraniens et Européens sur le programme nucléaire iranien alors que "le temps presse", selon le chef de la diplomatie française, pour aboutir à une solution et éviter le rétablissement de sanctions contre Téhéran.
Les ministres des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot, britannique David Lammy, allemand Johann Wadephul et la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, se sont entretenus vendredi par téléphone avec leur homologue iranien Abbas Araghchi.
Il s'agissait d'un "appel important (...) au sujet du programme nucléaire et des sanctions contre l'Iran que nous nous apprêtons à réappliquer", a affirmé sur X le ministre français, selon qui "le temps presse".
"Une nouvelle rencontre aura lieu la semaine prochaine à ce sujet", ajoute-t-il, confirmant l'annonce par Téhéran d'une prochaine réunion mardi.

Cette rencontre doit se tenir "au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères", a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Coopération avec l'AIEA
Les émissaires européens avaient renoué le dialogue fin juillet avec Téhéran sur son programme nucléaire lors d'une réunion à Istanbul.
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne se préparent à déclencher à l'automne le mécanisme de rétablissement des sanctions (dit "snapback"), prévu par l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, en l'absence de solution négociée.
Cet accord, le JCPOA, prévoyait d'importantes restrictions au programme nucléaire iranien, en échange d'une levée progressive des sanctions de l'ONU.
Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de ce texte en 2018 et ont réimposé leurs sanctions, mais les trois pays européens - E3 en langage diplomatique - avaient assuré leur attachement à cet accord et leur volonté de poursuivre les échanges commerciaux avec l'Iran.
Les sanctions onusiennes et européennes n'ont donc pas été rétablies.
Ils accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements et ont menacé de les rétablir en vertu d'une clause prévue par l'accord qui expire en octobre, que l'Iran cherche à éviter à tout prix. Ils craignent également que l'Iran ne poursuive son programme nucléaire à des fins militaires, ce que les autorités iraniennes réfutent.
Les Européens ont proposé à l'Iran de prolonger l'échéance d'octobre pour activer le mécanisme si l'Iran reprenait les discussions avec Washington et rétablissait sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Téhéran affirme de son côté travailler avec la Chine et la Russie, autres signataires du JCPOA pour empêcher le rétablissement des sanctions.
Avec AFP