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Après Diwali, New Delhi suffoque
New Delhi, la capitale de l’Inde, est toujours recouverte d’une chape de pollution toxique, mercredi 22 octobre. Les feux d'artifices tirés à l'occasion de la fête hindoue des lumières, Diwali, sont à l'origine de cet air irrespirable. Une pollution qui persiste tous les ans, malgré des restrictions sur l'usage des feux d'artifice.
Un cycliste pédale dans le brouillard matinal près de la Porte de l'Inde au lendemain de la fête Diwali à New Delhi, en Inde, le mardi 21 octobre 2025. © Manish Swarup, AP

New Delhi suffoque. La capitale de l’Inde était toujours recouverte, mercredi 22 octobre, d’une chape de pollution toxique. Deux jours après la fête hindoue des lumières lors de laquelle les habitants ont lancé des fusées et feux d'artifices très polluants, l'air est encore irrespirable. Les 30 millions d'habitants de la mégapole indienne vivent dans un épais brouillard, empêchant de distinguer le ciel et de nombreux sites historiques.

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Après Diwali, New Delhi suffoque
Diwali 2 © France 24
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Le niveau de particules fines (PM2,5) est redescendu à 345 microgrammes par mètre cube, mais reste classé comme “très mauvais”, précise le Times of India. Selon l'organisme gouvernemental chargé de traiter les problèmes liés à la pollution de New Delhi, la qualité de l'air pourrait encore se dégrader dans les prochains jours.

La veille, il avait atteint un pic à 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville. Soit un niveau de pollution cinquante-six fois supérieur au niveau maximum quotidien préconisé par l'Organisation mondiale de la Santé. Ces microparticules sont les plus dangereuses, car elles se diffusent dans le sang. Les habitants ont été invités à porter des masques et à utiliser des purificateurs d'air.

Après Diwali, New Delhi suffoque
Des personnes traversent un pont aérien dans le brouillard matinal à New Delhi, en Inde, le 21 octobre 2025. © Manish Swarup, AP

Le fléau des feux d’artifice

Les fusées pyrotechniques sont interdites depuis cinq ans en Inde, mais les autorités ont constaté, lors des derniers Dilawi, que la réglementation n’était pas respectée. La Cour suprême a donc autorisé, en octobre 2025, l'utilisation de “feux d'artifice verts”. Ces derniers sont considérés comme 30 % moins polluants que les feux d’artifice classiques. Selon le New York Times, l'absence importante d’équipe de contrôle, cette année, a empêché la vérification des feux d'artifice utilisés.

Lorsqu’ils explosent, ils libèrent des fumées, des gaz, des débris et des particules qui se répandent dans l’air, avant de redescendre dans les sols et les cours d’eau. Selon l’étude, “Effets des feux d'artifice du Jour de l'Indépendance sur les concentrations atmosphériques de particules fines aux États-Unis” publiée en 2015 dans la revue Atmospheric Environment, une hausse de 42 % du niveau de particules fines dans l’air a été observée au cours de l’heure qui a suivi un feu d’artifice.

Une pollution permanente

La capitale indienne est la dixième ville la plus polluée de la planète, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l'air. Sa pollution est principalement générée par les usines, la circulation automobile, les brûlis agricoles. Et les conditions météorologiques n’aident pas. Située dans une plaine bordée de montagnes et de plateaux au nord de l’Inde, New Delhi forme une cuvette qui retient les polluants.

Chaque hiver, l'air froid reste bloqué sous un air plus chaud, ce qui prend la forme d’un "couvercle" empêchant le nuage toxique de se disperser en altitude. Le cumul avec l’utilisation des feux d’artifice durant Diwali, fêtée tous les ans, entraîne une chute de la qualité de l’air à des niveaux “graves”. Les habitants l’ont nommé le “Delhi Smog”, il dure de novembre à janvier.

La pollution atmosphérique est à l'origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires. D’après une étude publiée dans la revue The Lancet, cette pollution a entraîné la mort de 1,67 million de personnes en Inde en 2019.

Après Diwali, New Delhi suffoque
Des promeneurs à New Delhi, un jour après le festival de Diwali, en Inde, le mardi 21 octobre 2025. © Manish Swarup, AP

Les alternatives trouvées par le gouvernement

Face à ce problème persistant, l'organisme gouvernemental chargé de traiter les problèmes liés à la pollution de New Delhi a affirmé avoir pris des mesures pour réduire les niveaux de pollution. Il a demandé aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l'utilisation des générateurs diesel, et proposé une feuille de route pour le contrôle de l'incinération des déchets solides municipaux et des résidus de récolte.

De leur côté, les autorités de la capitale ont annoncé qu'elles procéderaient, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique. Le ministre de l'Environnement de la mégapole, Manjinder Singh Sirsa, a précisé que, pour la première fois, des pilotes ont reçu une formation et ont procédé à des vols d'essai début octobre.

Ces dernières années, la concentration des plus petits polluants a été réduite d'environ 7 %. Mais “Delhi a besoin d’une réduction supplémentaire de 60 % pour respecter les normes nationales de qualité de l’air ambiant”, a déclaré au New York Times Shambhavi Shukla, responsable de programme au Centre pour la science et l'environnement. 

Après Diwali, New Delhi suffoque
Des conducteurs se rendent au travail dans le brouillard matinal, au lendemain de la fête de Diwali, à New Delhi, en Inde, le mardi 21 octobre 2025. © Manish Swarup, AP

Le journal rappelle que, selon un rapport déposé au Parlement indien en mars, le ministère chargé du contrôle de la pollution a utilisé moins de 1 % des 100 millions de dollars qui lui avaient été alloués en 2024. Un chiffre clé pour comprendre pourquoi New Delhi continue chaque année de suffoquer.

Avec AFP