
Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Charaa, le 4 février 2025 au palais présidentiel d'Ankara. © Ozan Kose, AFP
Afin d'éviter "une guerre ouverte", le président syrien Ahmed al-Charaa a annoncé, jeudi 17 juillet, le transfert "à des factions locales et des cheiks" druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida. Cette ville du sud du pays a été le théâtre d'affrontements communautaires, qui ont fait plus de 350 morts depuis dimanche. Ahmed al-Charaa veut ainsi éviter "une guerre ouverte" avec Israël, dont il a condamné l'intervention dans le conflit.
"Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté, dimanche, dans la province de Soueida, après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze.
Le gouvernement syrien a déployé, mardi, des forces dans la région avec l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays.
Accord de cessez-le-feu
"Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida", a indiqué le président intérimaire syrien, en évoquant "la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur" après quatre jours de violences.
"Nous avions deux options : une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national", a-t-il expliqué.
Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les druzes aux côtés des tribus bédouines.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'"exécutions sommaires" par les forces gouvernementales.
Avec AFP