
Notre Observateur a filmé le trafic de cacao à la frontière entre la Côte d'Ivoire et la Guinée. Le trafic de cacao ivoirien est en hausse actuellement, notamment avec ce pays et le Libéria : au dernier trimestre 2024, 50 à 75 000 tonnes seraient ainsi sorties illégalement de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial.
Comment expliquer la hausse du trafic de cacao ?
En Côte d’Ivoire, le prix de ce produit est fixé par l’État, ce qui permet de protéger les producteurs locaux des fluctuations du marché international. Aujourd'hui, le prix du kilogramme est ainsi de 1800 francs CFA (2,74 euros). Mais lorsque les cours mondiaux sont élevés, comme c’est le cas actuellement, ce système peut avoir des effets pervers, comme la hausse de la contrebande : dans les pays voisins, le kilogramme peut valoir jusqu'à 5000 francs CFA (7,62 euros).
Notre Observateur Tra Bi raconte ce qu'il a vu à la frontière, dans le département de Sipilou :
Quand vous partez là-bas, vous voyez que le trafic est réel. C’est la nuit que les gens font le déplacement. Quand vous voyez 30-40 camions qui traversent la frontière pour aller de l’autre côté avec le cacao, c’est honteux. La frontière est poreuse, donc il y a beaucoup de zones où les trafiquants peuvent passer facilement pour aller en Guinée ou au Libéria. Celui qui est ici en ce moment précis, il dessert son cacao, il traverse la rivière, le fleuve, il est de l’autre côté, avec sa pirogue.