L'Espagne a durcit ses conditions d'accueil de l'immigration légale à cause des difficultés dues à la crise économique. Les autres pays européens ont-ils fait de même ?
Moins d’arrivées, et plus de mesures de lutte contre l’immigration irrégulière : l’Europe accueille de moins en moins d’immigrés.
En Espagne, le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a opéré un virage à 180 degrés dans sa politique migratoire. On se souvient des régularisations massives de 2005 et 2006, au moment où la croissance était insolente. Aujourd'hui, cette période est bel et bien oubliée et l’Espagne s’aligne sur la politique restrictive menée ailleurs en Europe.
Principal argument: le taux de chômage frôle les 20% et touche les immigrés au premier chef (29,7% d’entre eux sont aujourd’hui sans emploi).
Mi-décembre, une nouvelle “Ley de extranjeria” (loi des étrangers) très controversée est entrée en vigueur. Elle restreint notamment le regroupement familial, et introduit la possibilité d’expulser des mineurs à partir de 16 ans. Parallèlement sur l’année 2009, le nombre d’expulsions a augmenté de 25% par rapport à 2008 (10.616 personnes). À Madrid, les contrôles d’identité et arrestations de personnes en situation irrégulière se multiplient. Documents internes de la police à l’appui, la presse espagnole a notamment révélé l’existence d’objectifs chiffrés édictés par le Ministère de l’Intérieur – des quotas d’arrestations.
FRANCE 24 a rencontré des immigrés en situation irrégulière dont le quotidien se résume à se cacher pour rester sur le sol espagnol.
Emission préparée par Patrick Lovett, Kate Williams et Marie Billon