
Sanctions, réactions. L'interprofession du cognac en France a appelé, mardi 8 octobre, à "mettre fin à l'escalade" entre Bruxelles et Pékin, qui a annoncé des mesures douanières contre certains spiritueux européens après la décision de l'UE de surtaxer les véhicules électriques fabriqués en Chine.
"Nous estimons que ces mesures sont infondées et nous sommes déterminés à défendre l'industrie européenne contre l'usage abusif d'instruments de défense commerciale", a déclaré un porte-parole, Olof Gill. "La Commission européenne contestera auprès de l'OMC l'imposition annoncée de mesures antidumping provisoires par la Chine sur les importations de cognac en provenance de l'UE".
L'interprofession du cognac en France a immédiatement appelé à mettre fin à l'escalade. "Nous en appelons à notre gouvernement afin que les démarches nécessaires soient enfin entamées pour mettre fin à cette escalade dont nous sommes les otages et dont l'issue est aujourd'hui plus menaçante que jamais. Ces taxes doivent être suspendues avant qu'il ne soit trop tard", réclame le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué.
"Les autorités françaises ne peuvent pas nous abandonner et nous laisser seuls face à des rétorsions chinoises et qui ne nous concernent pas. L'effet de ces taxes serait catastrophique pour nos filières et nos régions", ajoute le BNIC dans ce texte cosigné par son homologue de l'armagnac et la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France.
La Chine va imposer à partir de vendredi aux importateurs de cognac européen de déposer une caution auprès des douanes chinoises, après la décision de l'UE d'imposer jusqu'à 35 % de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures électriques importées de Chine.
L'UE défend "des décisions appropriées et très proportionnées"
Ces annonces s'inscrivent dans un contexte de montée des tensions entre la Chine et l'Union européenne (UE), un partenaire commercial incontournable pour le géant asiatique.
Le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni, s'est montré serein face aux annonces de Pékin. "Nous ne sommes jamais inquiets", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Luxembourg.
L'objectif des mesures de l'UE contre les importations automobiles électriques chinoises est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec des constructeurs accusés de profiter de subventions publiques massives.
"Nous sommes raisonnables. Nous avons mené une enquête sérieuse, (...) nous avons pris des décisions appropriées et très proportionnées, et je ne pense pas qu'il y ait la moindre raison de réagir à ces décisions proportionnées par des représailles", a affirmé Paolo Gentiloni.
Avec AFP et Reuters