
Que sait-on des dégâts causés par l'attaque iranienne en Israël ? Le 1er octobre, les Gardiens de la Révolution en Iran, le bras armé du pouvoir iranien, ont revendiqué avoir lancé 200 missiles balistiques - 180 selon Israël - contre le territoire israélien le 1er octobre.
Après avoir déjà attaqué des cibles militaires sur le sol israélien en avril dernier, l'armée iranienne a cette fois-ci visé quatre zones précises : les bases aériennes de Nevatim, Hetzarim et Tel Nof, ainsi que le siège des services secrets extérieurs israéliens, le Mossad, situé au nord de Tel Aviv.
Ces frappes, qui n'ont fait aucune victime côté israélien selon Israël, avaient été annoncées par le pouvoir iranien lui-même plusieurs heures auparavant, en représailles de la mort du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, allié de Téhéran et tué par l'armée israélienne le 27 septembre.
L'Iran a affirmé que "90%" de ses missiles avaient "atteint leur cible". De son côté, Israël a soutenu qu'aucune base militaire n'avait été touchée.
Comme l'a rapporté le correspondant israélien spécialisé dans les questions militaires Emmanuel Fabian, l'armée israélienne a aussi indiqué "mesurer l'efficacité d'une attaque en fonction de l'ampleur des dommages causés aux infrastructures et aux biens essentiels", ainsi qu'en fonction "du nombre de victimes, et non en fonction du nombre de missiles qui ont touché le sol israélien".
Le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a tout de même reconnu qu'un "petit nombre de frappes dans le centre et d'autres dans le sud du pays" avaient touché Israël, malgré l'interception de plusieurs missiles iraniens par les défenses anti-aérienne israélienne et américaine.
Mais les nombreuses vidéos, diffusées sur X et vérifiées par plusieurs spécialistes de la géolocalisation en ligne affiliées au collectif Geoconfirmed, semblent montrer des dégâts relativement limités, au vu de l'ampleur de l'opération. Elles ne permettent toutefois pas de déterminer si des bases militaires ont été touchées.

À Tel Aviv, un cratère près du quartier général du Mossad
Comme l'a lui-même déclaré le pouvoir iranien, le quartier général du Mossad - les services secrets israéliens - situé dans le nord de Tel Aviv, était directement visé par cette attaque. De nombreuses vidéos diffusées dans la nuit du 1er au 2 octobre et géolocalisées par le collectif Geoconfirmed, montrent plusieurs de ces missiles traverser le ciel de la ville.
Parmi eux, un missile au moins a explosé à quelques dizaines de mètres des locaux des services secrets israéliens.

Des habitants ont en effet filmé le missile touchant le sol, tandis que plusieurs autres séquences, dont un duplex du journaliste américain du média PBS Nick Schiffrin, montrent un cratère de plusieurs mètres de diamètre, provoqué par l'impact. Ces images permettent de localiser la frappe, tombée à quelques encablures des locaux du Mossad.
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Accepter Gérer mes choixD'autres vidéos d'explosions de missiles ont aussi été filmées dans les environs de Tel Aviv, comme à Ramat Gan, à environ cinq kilomètres au sud des locaux du Mossad. Une vidéo géolocalisée par le collectif Geoconfirmed et filmée devant un centre commercial, montre un missile traverser le ciel avant d'exploser derrière le centre commercial. La rédaction des Observateurs n'a toutefois pas été en mesure de déterminer précisément où il a atterri.
Une autre vidéo, diffusée par un journaliste de la chaîne américaine CNN et prise sur un toit dans le centre de Tel Aviv, montre notamment deux projectiles, dont l'un semble tomber dans la mer tandis que l'autre atteint le sol au nord de la ville, sans qu'il soit possible de déterminer quelle zone a été touchée.
Des frappes dans le secteur de la base aérienne de Nevatim
Plusieurs autres images montrent aussi des frappes qui ont visé les bases de Nevatim et Tel Nof. Située dans le désert du Neguev, la base aérienne de Nevatim est l'une des plus grandes d'Israël. Le chef d'état-major iranien a affirmé que cette base a été prise pour cible dans le but de détruire les avions de chasse israéliens F-35.
Des vidéos diffusées sur X et montrant plus d'une dizaine de missiles s’abattre en direction du secteur de la base ont été géolocalisées par Jake Godin, chercheur pour l'ONG spécialisée en investigation numérique Bellingcat. Selon le chercheur, elle a été filmée juste au sud de la base, depuis une localisation située à quelques kilomètres.

Une autre vidéo, filmée non loin de la base israélienne et géolocalisée par le collectif Geoconfirmed, montre également des missiles tombant vers la base militaire, sans qu'il soit toutefois possible de déterminer si l'aire militaire a été touchée.
L'armée israélienne a affirmé le 2 octobre dans un communiqué qu’”aucune infrastructure [...] n'a été endommagée” à la suite des frappes ayant visé des base aériennes, sans autre précision.
Une école endommagée près de la base de Tel Nof
D'autres vidéos similaires montrent la base aérienne de Tel Nof, située dans le centre du pays, visée par ces frappes.
Une vidéo, vérifiée par le compte @TwistyCB du collectif Geoconfirmed, a notamment été filmée au niveau de l’autoroute 6, à trois kilomètres de la base. On peut y voir plusieurs impacts se produire, sans pouvoir distinguer si les missiles se sont abattus à l’intérieur ou à proximité de la base aérienne.

D'autres images ont montré qu'une école de la municipalité de Gedera, située à quatre kilomètres de la base partiellement endommagée. Cette vidéo, vérifiée par @nemoanno, montre un cratère de plusieurs mètres de diamètre dans ce qui semble être la cour de l’établissement. Sur les images, l'une des façades du bâtiment est également endommagée.
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Accepter Gérer mes choixL'armée israélienne s'est également déplacée sur les lieux le soir-même et a publié une vidéo des dégâts.
La base d'Hatzerim aussi visée selon l'Iran
Le chef d'état-major de l'armée iranienne, le général de division Mohammad Bagheri, avait également annoncé que des missiles avaient aussi visé la base aérienne de Hatzerim. Cette base a été spécifiquement ciblée car elle aurait été “utilisée pour assassiner" le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Mais aucune image montrant des missiles viser ou se diriger vers cette base située dans le sud du pays n’a filtré jusqu’ici sur les réseaux sociaux.
A la suite de ces frappes, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé vouloir "faire payer le prix" à l'Iran. "Le régime iranien ne comprend pas notre détermination à nous défendre et à répliquer à nos ennemis", a-t-il déclaré.