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Autriche : "Un pas de plus dans la marche apparemment inexorable de l'extrême droite"
Publié le : 30/09/2024 - 08:00

À la une de la presse, ce lundi 30 septembre, la victoire de l’extrême droite aux législatives en Autriche – une première depuis la Seconde Guerre mondiale. Lé début, à Paris, du procès du RN pour détournement de fonds européens. Sa patronne, Marine Le Pen, risque 10 ans d’inéligibilité. La polémique, en Belgique, après la visite du pape François et ses propos sur les femmes et l’avortement. Et une candidate à Miss Univers canon(nique).

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À la une de la presse, la victoire, dimanche, de l’extrême droite aux législatives en Autriche – une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

"Le FPÖ numéro 1 pour la première fois", titre ce matin le Salzburger Nachrichten, le journal de Salzbourg, où le parti d’Herbert Kickl a bondi de près de 9 % par rapport aux élections de 2019. Le quotidien évoque une journée "historique", qui n’aboutira toutefois probablement pas à la désignation de Kickl comme nouveau chancelier, mais plutôt sur une "coalition tripartite", tous les autres partis refusant de s’allier avec le FPÖ. "L’Autriche à droite toute" : Die Presse, proche des chrétiens-conservateurs de l’ÖVP parle lui aussi de la performance "historique" du FPÖ, mais dit qu’il faudra attendre "plusieurs mois" pour mesurer précisément "l’impact" de ce "tournant électoral", dans un pays qui "reste un pionnier de la montée de la droite populiste, malgré son histoire douloureuse". Le FPÖ "triomphe", et sa victoire provoque "un séisme politique", selon Der Standard, qui note que le parti fondé par d’anciens nazis "a réussi, durant la campagne, à unir à la fois les opposants à la vaccination contre le Covid-19 et les critiques de la politique migratoire" actuelle.

Le FPÖ rassembleur, donc, malgré le discours très polarisant de son chef. Die Tagesschau qualifie même de "rhétorique provocatrice" le discours d’Herbert Kickl, qui a réussi à reléguer au second plan, voire à faire oublier "l’affaire Ibiza" – un scandale qui avait éclaboussé le parti en 2019 et qui impliquait l’un des prédécesseurs de Hickl, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, contraint à la démission après la diffusion d’une vidéo le montrant prêt à se compromettre avec un intermédiaire russe en échange d’argent. "La victoire du FPÖ suggère qu’il n’est plus besoin de détoxifier sa marque pour gagner", observe The Financial Times. Pour le quotidien financier britannique, l’extrême-droite autrichienne profite à son tour d’un mouvement de fond à l’œuvre sur le continent européen : "la marche apparemment inexorable des forces nationalistes et anti-immigrés pro-russes à travers l'UE". C’est le sens, d’ailleurs, de la déclaration, dimanche, de Marine Le Pen, la patronne du RN, qui a salué la victoire de l’extrême droite autrichienne après celles de ses homologues italiens, français et néerlandais en évoquant une "lame de fond" confirmant, selon elle, "le triomphe des peuples partout". Une déclaration citée par le Frankurter Allgemeine Zeitung allemand.

Marine Le Pen, dont le procès pour détournement de fonds européens débute lundi à Paris. Le Parisien/Aujourd’hui en France précise que la patronne du RN, anciennement FN et d’autres cadres du parti sont soupçonnés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen, entre 2004 et 2016 pour payer des assistants européens qui travaillaient, en réalité, exclusivement pour le parti, et non pour l’UE. Le préjudice est estimé à sept millions d’euros. Un procès "à haut risque", selon Le Figaro, qui rappelle que Marine Le Pen encourt une peine de 10 ans d’inéligibilité, ce qui pourrait contrecarrer ses projets pour la présidentielle 2027. "Le procès qui pourrait faire toucher le fond à Marine Le Pen": Libération regrette que ses récentes révélations sur l’existence de faux documents produits par les cadres du parti pour justifier l’activité de leurs collaborateurs, ne soient pas examinés lors de ce procès.

Un mot, également, de la polémique, en Belgique, après la visite du pape François, et ses propos sur les femmes et l’avortement. Le projet du souverain pontife de béatifier feu le roi Baudoin, qui fut un grand adversaire de l’avortement, ont "choqué" beaucoup de Belges, d’après La Libre Belgique, qui salue, en revanche, "les mots forts" du pape condamnant les violences sexuelles au sein de l’Église. Le Soir, autre quotidien belge, accuse le pape François d’être venu "perturber la sphère publique en remettant "au centre" le rejet et la condamnation de l’avortement, après avoir réduit les femmes à un rôle de procréatrices". Pour le journal, " les propos du chef du Vatican, tenus à Bruxelles ou ailleurs, sont dangereux politiquement, car ils sont autant de soutien aux partis ultraconservateurs et d’extrême droite (des partis) qui ont le vent en poupe dans l’Amérique de Trump, mais aussi désormais en Europe, où la défense des "valeurs chrétiennes" est brandie en Italie, en Pologne, en Hongrie, en France". Des partis qui "n’ont de cesse de cadenasser et de nier les droits des femmes, des homosexuels et des LGBT+".

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous de jeter un coup d’œil au Straits Times, qui annonce que la finale de Miss Univers Corée du Sud a lieu ce lundi. "Mais encore ?", me demanderez-vous. La particularité cette année, c’est qu’il n’y a plus de limite d’âge pour ce concours, et que l’une des candidates, Choi Soon-hwa, aura 81 ans dans quelques jours. Le journal raconte que la candidate, qui avait été contrainte de reprendre un travail d’aide-soignante à cause de ses difficultés financières au moment de la retraite, a été encouragée par l’une de ses patientes à devenir mannequin, à 70 ans passés, ce qui l’a ensuite mise sur les rails du prestigieux concours. Si Choi Soon-hwa remporte le concours, elle pourra représenter son pays lors de la finale de Miss Univers qui se tiendra au Mexique en novembre prochain. "J'ai toujours rêvé de monter sur scène à l'étranger. Je suis prête", a déclaré l’intéressée. Il n’y a pas d’âge pour rêver.

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