
Les raids de l'armée israélienne qui ont débuté lundi ont fait au moins 558 morts dès le premier jour, dont des femmes et des enfants, et plus de 1 800 blessés, selon les autorités libanaises.
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Accepter Gérer mes choixCes attaques meurtrières ont également contraint des centaines de milliers de personnes à quitter leur domicile.
"Chez moi, les vitres ont explosé"
Le nombre de déplacés a explosé : il était estimé à 110 000 avant les opérations israéliennes de cette semaine, il est passé à 500 000, selon le ministre libanais des Affaires étrangères.
La rédaction des Observateurs a pu joindre Rami Ghandour, un habitant de la région de Sidon, qui a fui son village dans le sud du pays.
Je suis originaire du village Al-Ghazieh, non loin de Sidon. Mon village a été bombardé à huit reprises par l’armée israélienne. Finalement ma famille et moi avons été contraints de quitter notre maison le 23 septembre. Chez moi, les vitres ont explosé à cause du souffle des explosions.
Nous avons trouvé refuge chez des amis, non loin, à l’entrée de la ville de Sidon. En fait, je ne peux pas me permettre de louer une maison, et je n’ai même pas de quoi payer l’essence : les retraits bancaires sont plafonnés à 300 dollars [267 euros] par mois, et en plus je dois me rendre jusqu’à une banque de Beyrouth pour en faire la demande [en raison de la crise économique déclenchée en 2019, les banques libanaises imposent des restrictions aux épargnants, NDLR].
Mais la plupart des mes voisins ont été accueillis dans des mosquées, des écoles ou des églises.
J’ai fui avec ma sœur, ma mère et mon père. Mes parents sont très âgés et souffrent de maladies chroniques, je n’ai même pas de quoi leur acheter les médicaments.
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Accepter Gérer mes choixDes initiatives d’entraide voient le jour partout au Liban
Plusieurs écoles ont été transformées en centres d’accueil, notamment à Beyrouth, Sidon, Zahlé, Sor, Baalbek ou encore Tripoli dans le nord du pays. Des églises et mosquées ont également ouvert leurs portes aux déplacés.
Des particuliers ont lancé aussi des initiatives pour héberger ou louer à bas prix des appartements aux civils ayant fui leurs maisons, tandis que des associations ont commencé à organiser des distributions de nourriture et de cantines.
Une opération, “One Roof” (“Un toit”), met en lien des personnes dans le besoin et des hébergeurs. Trois cent demandes d’abris ont déjà été recensées via leur formulaire en ligne.
"Nous avons déjà aidé plus de cinquante familles"
Notre Observateur, Amin Timani, coordinateur “Open Roof” à Aley, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Beyrouth. Il participe à une initiative de relogements des personnes déplacées.
Nous avons déjà aidé plus de cinquante familles. Nous les hébergeons gratuitement chez nous, chez nos amis ou chez des gens qui offrent leur logement, puis nous aidons à trouver un logement à un prix abordable.
J’ai une maison, avec trois chambres, une cuisine, une salle à manger, un jardin et trois salles de bains. Je l'ai prêtée à une grande famille de dix personnes. Ils ont quatre enfants et on essaye de les aider comme on peut. Il y a un groupe d’une trentaine de personnes qui travaille sur les formulaires. Les personnes qui ont besoin d’un logement remplissent un court questionnaire en ligne, en indiquant de quel village ils viennent, combien de personnes sont-elles, aussi est-ce qu’il y a des enfants, des personnes âgées. Ce sont tous les détails dont on a besoin pour savoir quel appartement donner à chaque famille.
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Accepter Gérer mes choixIci au Liban il y a beaucoup de solidarité, avec les ONG, les scouts, les associations, .. J’avais l'habitude d’être dans un groupe de scouts, donc on leur a demandé. Les personnes donnent tout ce qui peut aider ces gens, comme des vêtements, des médicaments, des jouets, de la nourriture. On essaye de collecter tout ce que l’on peut pour le donner à ceux qui en ont besoin. Il existe aussi un groupe qui passe en revue les restaurants de chaque zone et leur demande s'ils peuvent donner par exemple, dix, vingt sandwichs, le maximum qu’ils peuvent. Ensuite, on va les distribuer dans les écoles et aux personnes qui en ont besoin.
Des particuliers se sont aussi mobilisés dans d’autres régions, comme à Tripoli, deuxième ville du pays, située dans le nord.
Les vidéos ci-dessous montrent des habitants distribuer des bouteilles d’eau et des confiseries aux déplacés arrivés dans la nuit du 23 septembre.
Dans cette ville à majorité sunnite, l’accueil des déplacés venus des régions à majorité chiite du sud est vécu comme un symbole de cohésion entre les communautés.
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Accepter Gérer mes choixDes déplacés affluent vers la Syrie
Des milliers de familles ont en outre pris la route vers la Syrie voisine, en proie à une guerre civile depuis 2011.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des habitants du Sud-Liban se précipiter vers le poste-frontière Al Masnaa, dans la Békaa. Environ 500 personnes sont arrivées en Syrie depuis le Liban, selon un responsable de sécurité syrien, mardi 24 septembre. Et d’ajouter que, depuis mardi, "des véhicules continuaient d’affluer dans les premières heures du matin (…) se dirigeant vers Homs et ses environs".
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Accepter Gérer mes choixLe Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence mercredi 25 septembre, à la demande de la France, alors que l'inquiétude face à l'escalade entre l'armée israélienne et le Hezbollah a dominé l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a dit craindre “une guerre à part entière” et que le Liban devienne comme la bande de Gaza, où la guerre oppose depuis le 7 octobre 2023 Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas.